Gerry Sklavounos aurait tenté des rapprochements avec une militante libérale de 15 ans dans son bureau de l'Assemblée nationale en 2015. La victime présumée, Maude-Félixe Gagnon, sort de l'ombre et salue l'accompagnement que lui a offert le Parti libéral après l'avoir informé de cette histoire.

Dans un message publié sur Facebook à 20h, elle rappelle les « allégations d'inconduite (...) sur une jeune femme mineure » qui avaient circulé en novembre dernier au sujet de M. Sklavounos. TVA avait rapporté que l'élu aurait tenté des rapprochements avec une jeune militante de 15 ans qui était au parlement pour assister à la période des questions, il y a trois ans. Il aurait également envoyé des textos à la victime présumée.

« Comme bien d'entre vous s'en sont douté à ce moment, sans confirmation de la chose, cette jeune femme, c'était bien moi », écrit-elle.

« Presque 3 ans après les faits, je suis enfin en paix avec ce qui s'est passé. Non, ce n'est pas de ma faute, non je n'ai pas couru après, non ce n'est pas moi qui a quelque chose à me reprocher. Évidemment, je n'irai pas plus loin sur ces événements, publiquement avec vous. Mon cheminement se fait de manière privée, petit peu par petit peu. »

Elle se dit « dans l'obligation de rectifier certains faits » à la suite de sorties faites mercredi par les députées caquistes Geneviève Guilbault et Lise Lavallée dans l'affaire impliquant le député Yves St-Denis.

« Aucune tentative de cover-up, comme elles aiment si bien le crier haut et fort, n'a été effectuée dans mon cas » par le PLQ. « Au contraire, j'ai été accompagnée tout au long du processus de dénonciation. J'ai été encouragée à porter plainte, à en parler à des professionnels. La Présidente du caucus et le Whip de l'époque m'ont écouté, sans jugement et se sont assurés que j'allais bien, que j'étais à l'aise dans le tourbillon et surtout bien avec choix. J'ai également reçu un soutien indéfectible de la part de femmes extraordinaire que je n'ai d'ailleurs, pas assez remercié à ce moment. »

Mme Gagnon, siège à la Commission jeunesse du Parti libéral à titre de coordonnatrice adjointe du comité à la condition féminine, précise que « personne ne (lui) a demandé d'écrire ce texte ». « Je suis une personne à part entière qui prend ses propres décisions, avant tout pour mon propre bien-être. »

Gerry Sklavounos avait été exclu du caucus libéral en octobre 2016 après qu'une jeune femme, Alice Paquet, eut affirmé avoir été agressée sexuellement par le député. Après une enquête policière, le Directeur des poursuites criminelles et pénales avait conclu en février 2017 que l'élu n'avait commis « aucun acte criminel » à l'endroit de Mme Paquet.

Gerry Sklavounos était alors sorti de son silence en tenant une conférence de presse aux côtés de sa femme et de quelques membres de l'exécutif de sa circonscription. Le député avait dit « regretter sincèrement » avoir pu « offusquer ou rendre inconfortables » certaines personnes dans les « couloirs de l'Assemblée nationale, au party de Noël, dans la salle des députés », lors de tentatives de « socialiser », « d'alléger l'atmosphère » ou de « faire le clown ». Mais il n'avait pas prononcé d'excuses formelles et n'évoquait pas de gestes déplacés.

Le député indépendant avait espéré réintégrer le caucus libéral l'automne dernier, mais d'autres allégations d'inconduite sexuelle avaient été signalées au bureau du premier ministre Philippe Couillard. Maude-Félixe Gagnon avait raconté son histoire aux autorités du parti. La whip en chef du gouvernement, Nicole Ménard, avait annoncé par la suite que « le statut (de député indépendant) de M. Sklavounos demeure inchangé » et qu' « il n'y aura pas d'autres discussions » avec lui.