Le plaidoyer de culpabilité d'Alexandre Bissonnette a vite fait réagir les politiciens à l'Assemblée nationale, qui ont tous poussé un soupir de soulagement.

Le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, a accueilli positivement la nouvelle, disant penser aux familles des victimes qui veulent que justice soit faite.

«Plus vite la justice sera rendue, mieux ce sera», a-t-il dit à sa sortie du caucus libéral, mercredi matin.

Après avoir d'abord plaidé non coupable du meurtre de six personnes et de six tentatives de meurtre lors de la tuerie à la mosquée de Québec en janvier 2017, Alexandre Bissonnette s'est ravisé et reconnaît maintenant être l'auteur du massacre. Il a plaidé coupable aux 12 chefs d'accusation déposés contre lui.

Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, a affirmé que les attentats n'ont pas seulement touché la ville de Québec, mais bien tout le Québec.

«Je suis convaincu que dans cette situation-là, les gens s'attendent à une fermeture de cet évènement-là, a-t-il dit. Je pense que les gens sont certainement rassurés.»

Pour lui, le plaidoyer de culpabilité d'Alexandre Bissonnette facilitera le deuil des familles.

«Humainement, j'en suis convaincu», a-t-il dit.

Pour la vice-chef du Parti québécois (PQ), Véronique Hivon, le fait que Bissonnette reconnaisse sa responsabilité est «une source d'apaisement potentiel pour les familles des victimes, pour toute la communauté qui est concernée et je dirais pour l'ensemble des Québécois qui ont été bouleversés par cette tragédie».

Le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, s'est dit également «soulagé» pour les familles qui évitent ainsi un procès difficile où elles auraient revécu le drame en détail.

Le ministre responsable des Relations canadiennes et de la Francophonie, Jean-Marc Fournier, a laissé entendre que l'histoire n'est cependant pas terminée et que les Québécois doivent encore panser leurs plaies.

«Je ne suis pas sûr que ça règle tout, a-t-il déclaré. Évidemment, il y a toujours beaucoup d'émotions, de sentiments qui restent après ça, (...) sans doute un développement important, mais je pense qu'il y aura toujours d'autres gestes à poser.»

«Lorsque tu perds un conjoint, tu ne peux pas oublier ça du jour au lendemain», a renchéri le maire de Québec, Régis Labeaume, au cours d'un point de presse à l'hôtel de ville mercredi après-midi.

De son côté, Gabriel Nadeau-Dubois, co-porte-parole de Québec solidaire, a dit lui aussi ressentir «du soulagement».

«Je pense que c'est ce que sentent aussi les familles des victimes qui sont soulagées aujourd'hui d'entendre qu'il y a une forme de reconnaissance de ce qui s'est passé», a-t-il affirmé.

Sur les motivations de Bissonnette, «quant à moi c'est assez clair ce qui s'est passé le 29 janvier, c'est-à-dire il y a quelqu'un qui est entré dans un lieu de culte d'une confession en particulier dans l'intention manifeste de s'en prendre aux gens qui s'y trouvaient, qui sont des gens de cette confession-là».

«Je pense qu'on n'a pas besoin d'un doctorat en astrophysique pour comprendre que c'est un crime qui visait une communauté en particulier», a ajouté M. Nadeau-Dubois.

Pourtant, dans la lettre qu'il a lue au juge, Alexandre Bissonnette maintient qu'il n'est ni terroriste ni islamophobe.

Il a affirmé avoir eu des idées suicidaires et une obsession avec la mort. «C'est comme si je me battais avec un démon qui a fini par m'avoir et qui a fini par gagner», a-t-il dit.