L'inspection d'une quarantaine de structures du ministère des Transports devra se dérouler de jour, quitte à causer des embouteillages. Le gouvernement Couillard a échoué à faire déclarer les inspections de nuit un service essentiel.

Début novembre, le gouvernement Couillard s'est adressé au Tribunal administratif du travail (TAT) pour forcer les membres de l'Association professionnelle des ingénieurs du gouvernement du Québec (APIGQ) à inspecter une quarantaine de structures de nuit.

Sans contrat de travail depuis 2015, les syndiqués mènent depuis septembre une grève du temps supplémentaire.

Or, lundi, le tribunal a rejeté la requête et critiqué au passage le gouvernement Couillard.

«Si les travaux litigieux sont nécessaires dans l'urgence qu'allègue le Gouvernement, on peut se demander pourquoi il a attendu jusqu'au 2 novembre pour adresser sa demande au Tribunal», a écrit la juge administrative Myriam Bédard.

Elle note que l'APIGQ a cessé de mener des moyens de pression pendant l'été, ce qui aurait donné tout le temps voulu au MTQ pour procéder à des inspections de nuit.

Il y a 10 jours, les ministres Pierre Arcand (Conseil du trésor) et André Fortin (Transports) ont identifié 39 structures à fort achalandage qui doivent être inspectées d'urgence à Montréal et dans la région de Québec. Ils ont prévenu que, si ces inspections avaient lieu de jour plutôt que de nuit, les travaux causeront d'importants embouteillages.

Les parties ont convenu que 14 des 39 structures seraient inspectées comme prévu. Les 25 structures restantes font toujours l'objet d'un litige. Le ministre des Transports, André Fortin, s'est dit « déçu » du jugement du TAT.

« Nous allons donc, pour des raisons de sécurité, continuer à travailler à l'élaboration d'un plan d'inspections qui devront malheureusement se faire de jour », a-t-il indiqué dans une déclaration écrite. 

L'APIGQ dit avoir offert au gouvernement de surseoir à la grève de temps supplémentaire pour permettre des inspections de nuit sur les structures les plus mal en point. Mais cette proposition a été rejetée, selon son président, Marc-André Martin.

 « S'il y a congestion en lien avec les inspections de jour, c'est bien parce que le gouvernement veut nous faire une job de relations publiques, dit M. Martin. C'est eux qui porteront l'odieux de mettre les gens dans le trafic. »