Philippe Couillard juge qu'il n'est «pas plus acceptable pour les gens d'extrême gauche d'user de la violence» que pour ceux d'extrême droite, mais il affirme du même souffle qu'entre le racisme et la xénophobie et ceux qui s'y opposent, il a choisi son camp.

«Quand on dit que les nouveaux arrivants vont détruire la communauté d'accueil, c'est une horreur de dire ça. C'est une erreur et c'est une horreur: ce n'est pas vrai. Je vais continuer à combattre ça, par les mots, par la parole. Je vais recommander à tout le monde de ne pas utiliser la violence», a déclaré le premier ministre du Québec lundi après-midi lors d'un point de presse à La Doré, une municipalité située à l'ouest du Lac-Saint-Jean. 

«Dans ce conflit-là, où dans cet affrontement [entre] les gens qui prônent subtilement ou non le racisme et la xénophobie, et ceux qui [s'y] opposent (...), il faut choisir son camp. J'ai choisi le mien, c'est celui de m'opposer au racisme et à la xénophobie», a-t-il bien précisé devant les journalistes. 

Avec ce point de presse, M. Couillard réagissait aux deux manifestations qui ont secoué le centre-ville de Québec, dimanche après-midi, alors qu'une manifestation contre l'association ultranationaliste La Meute a été le théâtre de débordements. La Meute a finalement tenu sa manifestation contre ce qu'elle qualifie d'«immigration illégale» en début de soirée, faisant référence à ceux qui se présentent ces dernières semaines à la frontière entre le Canada et les États-Unis pour demander l'asile. 

«Lorsqu'on parle d'immigration illégale, c'est faux. Lorsqu'on dit que la frontière canadienne est une passoire, c'est faux. Il y a des conventions internationales et des lois qui régissent ça», a rappelé lundi Philippe Couillard. 

«Le Canada est signataire de la convention de Genève. On a l'obligation légale sur le plan international et national d'accueillir les demandeurs d'asile [et] de traiter leur demande», a-t-il ajouté.