Le député Gerry Sklavounos a été blanchi des allégations d'agression sexuelle qui pesaient contre lui, jeudi. Le Directeur des poursuites criminelles et pénales a conclu qu'il n'a commis «aucun acte criminel» à l'endroit de celle qui le dénonçait, Alice Paquet.

«Après examen du rapport d'enquête produit par le Service de police de la Ville de Québec à la suite des allégations d'agression sexuelle visant le député de la circonscription de Laurier-Dorion, le DPCP conclut qu'aucun acte criminel n'a été commis», peut-on lire dans un communiqué.

M. Sklavounos s'est retiré du caucus libéral en octobre, après qu'une jeune femme, Alice Paquet, eut affirmé avoir été agressée sexuellement par un député à l'été 2014.

Le député, qui est âgé de 41 ans, a toujours clamé son innocence. Leader parlementaire adjoint jusqu'à son départ du caucus libéral, il n'a pas mis les pieds à l'Assemblée nationale depuis. 

Dans un message publié sur sa page Facebook, M. Sklavounos dit avoir accueilli la nouvelle «avec soulagement et satisfaction». 

«Cette affaire maintenant close, je compte reprendre pleinement, et le plus rapidement possible, mes activités au nom des citoyens de Laurier-Dorion qui m'ont accordé ce quatrième mandat de les représenter à l'Assemblée nationale», a écrit M. Sklavounos. 

Son message ne précise pas s'il souhaite réintégrer le caucus libéral.

Sera-t-il le bienvenu si telle est son intention? La présidente du caucus libéral, Nicole Ménard, a affirmé qu'il est trop tôt pour le savoir.

«La semaine prochaine, il y aura des discussions au caucus», a-t-elle laconiquement affirmé en marge d'une réunion de l'aile parlementaire.

Alice Paquet a déclaré avoir été violée par un député libéral lors d'un rassemblement pour soutenir les victimes d'une série d'agressions sur le campus de l'Université Laval, en octobre. M. Sklavounos a rapidement été identifié comme l'auteur du geste et expulsé du caucus libéral.

Or, certaines déclarations de Mme Paquet se sont avérées inexactes. Elle s'est rétractée après avoir déclaré au Journal de Montréal qu'elle avait eu besoin de points de suture après son agression. Puis, en novembre, TVA a rapporté que la «trousse médico-légale» dont elle avait fait état n'existait pas.

Mme Paquet n'avait pas donné suite aux messages de La Presse au moment d'écrire ces lignes. 

L'avocat dont elle avait retenu les services cet automne, Me Julius Grey, a refusé de commenter l'affaire. 

La députée de Québec solidaire, Manon Massé, a salué le «courage» de la jeune femme, qui a dénoncé son agression publiquement. Elle a également souligné à quel point il est rare que des dénonciations du genre se traduisent par une condamnation. 

«Ce que je comprends, puisqu'il n'y a pas de poursuites comme dans le tiers des situations qui sont déposées au DPCP, c'est qu'il n'y a pas de preuves suffisantes, hors de tout doute, pour dire que M. Sklavounos est coupable, a dit Mme Massé. Alors, moi, vous ne me ferez jamais dire qu'Alice (a) menti, on n'arrête pas de dire aux femmes : On vous croit.» 

La Coalition avenir Québec a préféré ne pas commenter la décision du DPCP. 

La députée du Parti québécois, Carole Poirier, a pour sa part laissé entendre que M. Sklavounos pourrait être sanctionné en vertu de la politique de harcèlement de l'Assemblée nationale, bien qu'elle n'ait pas voulu dire si elle juge son comportement inapproprié.

«Notre politique sur le harcèlement prévoit un certain processus. Et à ce que je sache, ce processus n'a pas été appelé par le whip ou le chef du Parti libéral.»

IMAGE FOURNIE PAR RADIO-CANADA

Alice Paquet lors de son passage à Radio-Canada.