La prorogation de l'Assemblée nationale et le remaniement ministériel envisagés par le gouvernement de Philippe Couillard ne sont rien d'autre qu'une «mise en scène», a dénoncé vendredi le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée.

En dressant le bilan de la session parlementaire, le chef de l'opposition a affirmé que personne n'est dupe de la stratégie de «relations publiques» du gouvernement libéral.

«Il n'y a pas de raison de recommencer à zéro, il n'y en a pas, a déclaré M. Lisée. C'est juste une mise en scène, des relations publiques, des communicateurs, des focus groups pour dire au premier ministre que ça va tellement mal, qu'il faut que vous fassiez semblant que ça recommence.»

Le premier ministre a laissé la porte ouverte à un remaniement de son cabinet et à la prorogation des travaux parlementaires, vendredi. 

Si le premier ministre décide en effet de modifier la composition de son cabinet, M. Lisée dit souhaiter que Robert Poëti retrouve le portefeuille des Transports.

«Nous savons que Robert Poëti voulait faire le ménage dans les scandales au ministère des Transports et il n'est plus ministre. Pourquoi ?» a demandé M. Lisée.

Si le gouvernement souhaite changer de canal, c'est parce que sa gestion de l'État a été «désastreuse», a déploré M. Lisée. Il reproche au gouvernement d'avoir tardé à répondre à la crise des délais dans les tribunaux, de s'être aliéné les agriculteurs et d'avoir bloqué un ménage au ministère des Transports.

«Les libéraux ont franchi cette année le point de non-retour, ils ont définitivement brisé le lien de confiance avec la population», a dénoncé M. Lisée.

Finies les «vieilles chicanes»

M. Lisée est devenu chef du Parti québécois au début octobre au terme d'une course marquée par de vifs débats sur la question identitaire. Deux mois plus tard, il dit avoir réussi à refaire l'unité dans sa formation politique.

«Les Québécois nous ont dit - et ils nous disent toujours cela -'rassemblez-vous', arrêtez de vous chicaner. Je l'ai dit à tous mes collègues au PQ, avec moi, les vieilles chicanes au PQ, c'est fini. Seulement des nouvelles chicanes», a-t-il lancé à la blague.

Il a confié avoir pris ses aises dans ses nouvelles fonctions. Il dit entre autres mieux gérer le temps de parole qui lui est alloué à la période de questions.