Les Québécois ont le droit d'avoir des « préoccupations particulières » sur l'oléoduc Énergie Est, mais certainement pas un droit de veto, a affirmé ce matin Brad Wall, tout en nuançant ses charges des derniers mois contre les opposants au projet.

Le premier ministre saskatchewanais était à Montréal pour une rencontre bilatérale avec son homologue Philippe Couillard.

« Les nouvelles constructions sont presque toutes ici et ça change les choses pour le Québec. Les Québécois auront différentes préoccupations que les autres Canadiens et c'est correct. C'est à l'entreprise de répondre à ces questions », a-t-il dit, dans un changement de ton marqué par rapport à ses sorties précédentes.

« Les deux tiers du projet sont une conversion d'oléoduc existant, mais la construction de nouvelles infrastructures [le tiers restant] se ferait presque entièrement au Québec. »

Il a ajouté que « non », sa province ne demanderait pas la fin des paiements de péréquation si le Québec s'opposait au projet. En février dernier, Brad Wall avait tweeté qu'il espérait voir les maires de la région de Montréal - contre le projet - rembourser « leur part du 10 milliards $ de péréquation ».

Opposition des Premières nations à Énergie Est: significatif, dit Couillard

Par ailleurs, le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, évalue comme « un élément important » et « très significatif » l'opposition des Premières nations au projet d'oléoduc Énergie Est, de TransCanada.

Interrogé à ce sujet, jeudi à Montréal, après qu'il eut rencontré le premier ministre de la Saskatchewan, Brad Wall, M. Couillard a rappelé que parmi les sept conditions qu'il avait énoncées pour accepter ce projet de transport du pétrole issu des sables bitumineux, il y avait justement la consultation obligatoire des Premières nations.

Or, mercredi, l'Assemblée des Premières nations du Québec et du Labrador a clairement exprimé son opposition au projet Énergie Est, y percevant « un danger significatif ».

Le projet de 15,7 milliards $ vise à transporter 1,1 million de barils de pétrole des sables bitumineux de l'Alberta jusqu'à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick, en passant notamment par le Québec.

- Avec La Presse Canadienne