Le gouvernement Couillard fait à son tour un pied de nez à la Commission-Jeunesse du Parti libéral. Il ne l'a pas invitée à la commission parlementaire chargée d'étudier le projet de loi sur l'industrie du taxi, malgré une demande de la Coalition avenir Québec.

Québec a entendu une trentaine d'organismes en commission parlementaire avant de déposer le projet de loi 100. Pour cette deuxième ronde de consultations, une vingtaine de groupes témoigneront devant les élus.

Mais pas les jeunes libéraux, qui avaient pourtant exprimé le désir de participer à l'exercice.

Au bureau du leader parlementaire du gouvernement Couillard, Jean-Marc Fournier, on explique que la liste des groupes invités a fait l'objet d'échanges avec les partis de l'opposition.

« L'objectif à cette étape-ci est de faire entendre des experts. Cela dit, tous les groupes qui veulent transmettre par écrit leurs commentaires à la Commission peuvent le faire. »

- Karla Duval, porte-parole de Jean-Marc Fournier

Malgré son exclusion, la Commission-Jeunesse garde toujours espoir que ses préoccupations à l'égard du projet de loi seront entendues par le gouvernement, a indiqué son porte-parole, Maxime Bélanger.

« Même si nous ne sommes pas présents en commission parlementaire, nous sommes confiants que notre voix sera entendue par le ministre », a-t-il indiqué.

À l'instar de la Commission-Jeunesse du PLQ, la Coalition avenir Québec souhaite que la loi soit adaptée aux entreprises innovatrices de la nouvelle économie. Le parti de François Legault avait demandé que les jeunes libéraux prennent part aux consultations.

Si le gouvernement a refusé, c'est qu'il craignait d'être embarrassé par les membres de son propre parti, estime le leader parlementaire de la CAQ, François Bonnardel.

« Le Parti libéral veut boycotter ses jeunes. Il ne veut pas entendre une deuxième fois les jeunes libéraux s'exprimer. »

- François Bonnardel, leader parlementaire de la CAQ

APPUI À UBER

S'il est adopté tel quel, le projet de loi 100 pourrait compromettre les activités d'Uber au Québec. Il prévoit que l'entreprise devra acquérir des permis de taxi. Ses chauffeurs devront détenir un permis de conduire de classe C, qui est beaucoup plus difficile à obtenir.

La Commission-Jeunesse n'a jamais caché son appui au service de transport controversé. Au conseil général du PLQ, la fin de semaine dernière, son président Jonathan Marleau a affirmé que le projet de loi du gouvernement ne respectait « probablement pas toutes » les valeurs libérales.

Il a fait marche arrière le lendemain. Mais les jeunes libéraux ont néanmoins infligé une rebuffade au gouvernement Couillard en faisant adopter une résolution sur l'économie du partage qui attaquait de front les orientations du ministre Daoust.

M. Marleau avait exprimé le désir de participer à la commission parlementaire. Mais il n'avait pas formulé une demande officielle auprès du gouvernement.