Le gouvernement Couillard écartera finalement le rachat des permis de taxi de son projet de loi visant à encadrer les services de transport comme Uber.

Cette solution qui avait été envisagée en mars par le ministre des Transports, Jacques Daoust, coûterait trop cher au Trésor, soit un milliard de dollars.

En point de presse mercredi midi après la séance du conseil des ministres à Québec, M. Daoust a indiqué que le rachat des permis serait « complexe » et a suggéré que le gouvernement a bien d'autres choses à faire de ses milliards que de compenser les chauffeurs de taxi.

Pourtant, au dernier jour de la commission parlementaire sur le transport de personnes, en mars, Jacques Daoust préconisait de racheter des permis de taxi pour les revendre ou les louer aux chauffeurs d'Uber.

Mercredi midi, le ministre des Transports a par ailleurs assuré que le projet de loi serait bel et bien déposé la semaine prochaine en vue d'une adoption avant l'été. Cette pièce législative est attendue depuis plusieurs semaines, puisque M. Daoust l'avait annoncée pour le printemps.

Les chauffeurs de taxi n'ont cessé par divers coups d'éclat et manifestations d'en appeler de toute urgence à la mise en place d'un nouveau cadre qui interdirait les activités d'Uber ou du moins les soumettrait aux mêmes règles que les leurs.

Mercredi matin encore, une poignée de chauffeurs de taxi attendaient les ministres qui arrivaient à la réunion du conseil des ministres pour les sensibiliser à leurs revendications.

Le texte est prêt

Jacques Daoust a précisé que le texte de loi était rédigé et que le conseil des ministres l'endossait pleinement. Au cours des dernières semaines, des dissensions ont été rapportées au sein du gouvernement à propos d'Uber, notamment entre le premier ministre Philippe Couillard et M. Daoust.

Le ministre a refusé de dire si son projet de loi allait assujettir tous les acteurs de l'industrie, taxis et Uber, aux mêmes règles, au nom d'une forme d'équité et d'uniformité, comme il s'y était engagé à l'origine.

La Presse rapportait toutefois mercredi que le projet de loi allait considérer tous les chauffeurs comme des taxis. Les chauffeurs d'Uber seraient ainsi tenus de payer des frais importants avant de pouvoir prendre le volant, tandis que le nombre de voitures d'Uber serait contingenté. De même, les chauffeurs d'Uber devraient facturer la TPS et la TVQ.

Uber s'est toujours opposé à ces mesures et a appelé à ne pas céder au lobby des taxis pour plutôt être attentif aux voeux de la population qui souhaiterait avoir d'autres options de transport.