Les anciens chefs du Parti québécois Pauline Marois et Bernard Landry n'ont pas caché leur étonnement et leur tristesse à la suite de l'annonce du départ de la vie politique de Pierre Karl Péladeau.

L'ex-premier ministre Landry s'est dit «surpris et attristé, comme tout le monde».

Les deux échangeaient régulièrement, mais ils parlaient «de politique, pas de famille», a dit M. Landry en entrevue téléphonique. «Mais je suis père et grand-père. J'ai eu à mener une vie de famille et une vie politique pendant longtemps. Je sais que c'est une chose complexe. De ce point de vue là, il a toute ma sympathie. La famille, ça domine tout dans la vie individuelle. C'est très important pour l'immense majorité de la population - et avec raison. La famille c'est un élément fondamental de l'équilibre et du bonheur.»

En entrevue à LCN, Mme Marois a déclaré être «profondément bouleversée, émue et attristée» par le retrait de M. Péladeau, «quelqu'un qui a beaucoup de talent, qui s'est investi coeur, corps et âme dans sa tâche». «Je respecte sa décision. La vie politique est extrêmement dure.»

Selon M. Landry, Pierre Karl Péladeau était un atout important pour le Parti québécois. «J'étais content de sa venue en politique. J'y ai d'ailleurs contribué, je l'ai appuyé dès la première seconde. Je pensais que pour le Parti québécois c'était une très bonne nouvelle, un rééquilibrage comme à l'époque où le parti était une espèce de coalition droite-gauche.»

Le Parti québécois devra maintenant se trouver un nouveau chef. Les courses à la direction du PQ peuvent être dures et laisser des séquelles, a reconnu Mme Marois, tout en se disant croire que le parti «peut passer à travers cette épreuve». «Le parti est le parti d'un grand projet collectif, d'un grand rêve, a-t-elle dit. Se donner un pays, ce n'est quand même pas rien. On est capable de passer par-dessus les blessures, les déchirements, les difficultés. On finit toujours par se retrouver.»

Le PQ doit surtout éviter d'agir avec précipitation, estime M. Landry. «On ne doit rien précipiter. Cette chose-là est arrivée d'une façon inattendue, sans aucune préparation. Il ne faut pas poser de geste rapide maintenant. Il faut laisser la mer se calmer.»

Un départ «immensément triste», dit François Bonnardel

La démission de Pierre Karl Péladeau est «immensément triste», a déclaré le leader parlementaire caquiste François Bonnardel.

Il a souhaité à M. Péladeau que son retrait de la politique lui permette de régler sa situation familiale.

Dans une entrevue, M. Bonnardel n'a pas voulu spéculer sur les retombées du départ de M. Péladeau pour la Coalition avenir Québec (CAQ).

De son côté, le chef caquiste François Legault a salué le courage de son adversaire, qui a fait le saut dans l'arène politique il y a deux ans.

M. Legault s'est dit touché par le choix que M. Péladeau a fait de quitter ses fonctions pour des raisons familiales.

Selon le chef caquiste, la vie active que nous amène la politique est exigeante et impose des sacrifices importants.

«Avant la politique, il y a la vie et la famille, a-t-il déclaré dans un communiqué. Comme père de famille, je suis personnellement touché par le choix exprimé par Pierre Karl Péladeau. Je comprends son choix. La famille doit toujours être notre priorité. C'est ce qu'il y a de plus important après tout et je souhaite de tout coeur à Pierre Karl Péladeau de retrouver ses proches qu'il aime tant.»

- Avec Alexandre Robillard, La Presse Canadienne, à Québec