Les procureurs aux poursuites criminelles et pénales vont obtenir 10 % d'augmentation de salaire, réparti sur les quatre prochaines années. En 15 ans, les légistes de l'État auront bénéficié d'une augmentation de 50 % de leur salaire.

Le gouvernement a accepté les recommandations du Comité sur la rémunération des procureurs, des orientations qu'il n'était pas tenu d'appliquer. Ce comité avait été créé dans la foulée des négociations difficiles de 2011 entre le gouvernement et ses 450 procureurs.

Le feuilleton de l'Assemblée nationale, mercredi, annonçait l'intention de la ministre de la Justice Stéphanie Vallée de faire voter par les députés une motion en ce sens. La majorité des députés libéraux ne laisse pas de doutes sur l'issue du vote.

Cette augmentation de 2,5 % par année d'ici 2018-2019 propulsera les procureurs au sommet des professionnels du gouvernement au point de vue de la rémunération. « La rémunération des procureurs par rapport à celle des autres employés des secteurs public et parapublic est très avantageuse », observait le Trésor dans une note, obtenue par La Presse.

Le rapport devait ultimement être adopté à l'Assemblée nationale, mais la Justice, qui administre le dossier, n'était pas pressée d'aller de l'avant : difficile, en effet, de justifier des hausses de 10 % aux procureurs alors que les véritables augmentations de salaire accordées à l'ensemble des autres employés totalisent 3 % sur la même période - sans compter des augmentations avec « contrepartie » de 2,25 %.