L'idée d'installer des périmètres de sécurité autour des cliniques d'avortement plaît à la ministre de la Condition féminine, Lise Thériault.

Ces périmètres serviraient à garder à distance les manifestants pro-vie qui s'installent aux abords de ces cliniques pour décourager les femmes d'interrompre leur grossesse.

La ministre a dit mercredi qu'elle était disposée à examiner cette option, si elle permettait aux femmes d'exercer leur droit de recourir à un avortement en toute quiétude, sans être intimidées.

Mme Thériault réagissait, lors d'une mêlée de presse, au dépôt, le jour même, d'un projet de loi par la députée péquiste Carole Poirier. Le projet de loi 595 vise à créer des périmètres de sécurité, donc des espaces inviolables, autour des 47 établissements où on pratique des avortements au Québec.

De telles initiatives existent ailleurs, notamment en Colombie-Britannique.

En point de presse, Mme Poirier a rappelé qu'en 2015, la Cour supérieure avait conclu que la liberté d'expression des manifestants pro-vie ne devait pas limiter le droit des femmes d'avoir un libre accès à une clinique d'avortement.

Ces manifestants interpellent directement les femmes. «On leur montre des photos de foetus démembrés», a dénoncé Mme Poirier.

Un collectif, formé d'une quinzaine d'organismes, dont la Clinique Morgentaler, a récemment exhorté les parlementaires pour qu'ils interviennent rapidement en adoptant un projet de loi.

Il n'est pas question de remettre en cause le droit des femmes québécoises à l'avortement, a commenté Mme Thériault, qui s'est montrée déterminée à «préserver ce droit».

Elle a convenu que les femmes qui se présentaient à la porte d'une clinique d'avortement devaient pouvoir le faire «en toute quiétude» et sans être «harcelées».

Mais avant de s'engager à appuyer le projet de loi, elle a dit vouloir «prendre le temps» de bien l'examiner.

Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, s'est montré lui aussi favorable à l'idée d'installer de tels périmètres de sécurité.