Les délégués du Parti québécois ont applaudi à tout rompre une profession de foi souverainiste prononcée par le leader innu Ghislain Picard, samedi. Mais celui-ci a par la suite précisé qu'il plaidait pour l'indépendance de la nation innue, et non pour celle du Québec.

M. Picard, qui dirige l'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, a provoqué l'euphorie des 350 militants réunis à Sherbrooke pour le Conseil national, samedi.

« Je suis Innu. Je suis souverainiste », a-t-il déclaré, provoquant un tonnerre d'applaudissements dans la salle.

Mais sitôt débarqué de la scène, le leader autochtone a tempéré les espoirs de ceux qui ont interprété ses propos comme un appui à l'indépendance du Québec.

« C'est un appui à moi et à nous comme Première nation, a-t-il affirmé. Il n'y a personne qui peut réclamer le monopole sur la souveraineté. C'est une question sur laquelle il n'y a jamais eu de doute: nous sommes des peuples souverains comme Premières nations. »

M. Picard ne s'en cache pas, sa prise de position ouvre toute grande la porte au morcellement du territoire québécois, que le Québec devienne un pays ou qu'il demeure au sein du Canada.

« Je suis souverainiste pour ma nation, et ça inclut les territoires, de toute évidence », a-t-il indiqué.

Appuierait-il le Oui dans un référendum sur l'indépendance du Québec? M. Picard a affirmé qu'on « n'est pas rendus là ». Il a toutefois noté que des autochtones ont appuyé le Non en 1995, puisqu'ils souhaitaient conserver leur relation avec le gouvernement fédéral.

« La souveraineté du Québec, ce n'est pas quelque chose qui semble être une réalité à court ou à moyen terme », a-t-il dit.

Quelques minutes plus tôt, le chef péquiste Pierre Karl Péladeau a plaidé pour que la formation indépendantiste se rapproche des non francophones. Il a aussi réitéré son intention de tisser des liens avec les nations autochtones, un engagement qu'il a pris lors de son arrivée à la tête du PQ.

« Nous partageons avec les Premières Nations la quête de liberté et le respect de nos droits, la volonté de préserver notre langue, notre culture et la perpétuation de notre émancipation par le biais de l'éducation », a-t-il affirmé dans son discours.