Le chef par intérim de l'aile parlementaire du Parti québécois et chef de l'opposition officielle Stéphane Bédard a été déçu d'apprendre que la députée péquiste Véronique Hivon renonçait à la course à la direction du parti.

« J'aurais aimé qu'elle se porte candidate. Je ne pouvais pas me prononcer, mais je souhaitais qu'elle le fasse, je ne le vous cache pas. Je pense qu'elle le méritait, elle avait les qualités, l'envergure, la réflexion », a-t-il affirmé à La Presse en marge du rassemblement citoyen pour l'indépendance DestiNation à l'Olympia de Montréal.

« Véronique est une personne exceptionnelle, je suis un peu étonné, mais je suis convaincu qu'elle va continuer à jouer son rôle de députée et de porte-parole forte sur les sujets sociaux », a-t-il poursuivi.

Mme Hivon a annoncé samedi, dans une lettre ouverte publiée dans le quotidien Le Devoir, qu'elle ne serait pas candidate à la direction du PQ. Jointe au téléphone samedi soir, la députée de Joliette a indiqué que la conciliation travail-famille lui semblait, à cette étape-ci de sa vie, incompatible avec le poste de première ministre ou de chef d'un parti à reconstruire. 

De son côté, l'ex-premier ministre du Québec Bernard Landry, qui se trouvait aussi à l'Olympia, a dit respecter la décision de Mme Hivon. « C'est elle qui décide, j'ai beaucoup d'estime pour elle [...] Mais c'est vrai qu'il ne faut pas qu'il y ait trop de candidats, sinon ça dilue trop le message », croit-il.

M. Landry rappelle qu'aucune candidature n'a été annoncée officiellement pour le moment. « Mon choix n'est pas arrêté, mais je sais qu'il y a une vedette qui brille plus que les autres et qui s'appelle Pierre Karl Péladeau, et ce serait être aveugle de ne pas le reconnaître », a-t-il dit.

La semaine dernière, le député Sylvain Gaudreault a également renoncé à la course en indiquant que « l'allure qu'a prise la campagne larvée depuis quelques semaines - avec notamment le tiers du caucus qui pense se présenter - me pousse à ne pas vouloir y participer ».

DÉBAT D'IDÉES

Le nombre potentiel de candidats n'a pas été un élément de la réflexion de Mme Hivon. « Si quelqu'un a des idées à faire valoir [...], la question n'est pas: est-ce qu'il y a trop ou pas assez de candidats? J'ai envie de dire plutôt: vivement un débat d'idées », a-t-elle affirmé à La Presse.

La députée, qui se dit sociale-démocrate et qui croit que le projet d'indépendance doit cohabiter avec les idées progressistes au PQ, est convaincue que ces idées seront débattues au cours de la course.

« Toutes les candidatures pressenties ont quelque chose d'intéressant », a-t-elle souligné.

Mme Hivon espère participer à DestiNation, aujourd'hui. Au cours de cet événement organisé conjointement par le Nouveau Mouvement pour le Québec et le Conseil de la souveraineté du Québec, plusieurs bonzes du PQ se sont mêlés aux militants pour échanger des idées sur l'indépendance. M. Landry a d'ailleurs prononcé une allocution, samedi midi. Au moins 600 personnes se sont inscrites, selon Martine Desjardins, la porte-parole de l'événement. « Il y a des moins jeunes, mais aussi des jeunes, et ça fait du bien », a-t-elle dit.

Ce matin, une vidéo de Jacques Parizeau sera diffusée. Dans cette vidéo qui a déjà commencé à circuler et à susciter des réactions, l'ancien premier ministre affirme que les souverainistes sont aujourd'hui devant un « champ de ruines » et que « la dérive est complète » au PQ.