Le chef intérimaire du Parti québécois (PQ), Stéphane Bédard, a assuré mardi que la formation politique présentera un front uni aux prochaines élections, une fois passés des débats internes et une course à la direction.

M. Bédard a participé à l'assermentation du caucus qu'il dirigera et qui formera l'opposition officielle, après la défaite du 7 avril qui a mené à la démission de l'ex-première ministre Pauline Marois.

Dans un discours qui a suivi la prestation de serment des 30 députés péquistes, M. Bédard a déclaré que l'opposition officielle sera «respectueuse, vigilante et vigoureuse».

Après le cuisant revers qui a empêché le PQ d'être reporté au pouvoir, le prochain mandat, qui se terminera en octobre 2018, sera marqué par des débats sur les orientations du parti ainsi que par une course à la direction, dont l'échéancier demeure encore indéterminé.

Au «salon rouge» de l'Assemblée nationale, devant ses députés et leurs proches réunis pour l'assermentation, M. Bédard a promis que les troupes péquistes reviendront unies au prochain scrutin.

«Je vais m'assurer que nous fassions à l'interne les débats nécessaires et qu'en même temps nous sortions unis face à la population pour leur proposer une autre voie, un Québec différent, a-t-il dit. Les Québécois ont toujours pu compter sur le PQ à chacun des moments de son histoire. Et je vous assure qu'encore une fois nous serons au rendez-vous.»

M. Bédard a eu une pensée pour Mme Marois, dont il a souligné la contribution à l'unité du caucus péquiste.

«(Elle) a vécu toutes les épreuves que peut vivre un chef du Parti québécois et elle l'a fait avec une dignité exemplaire, qui a amené une belle cohésion à notre groupe parlementaire», a-t-il dit.

Selon M. Bédard, les péquistes n'ont pas été battus sur leur bilan, mais plutôt parce qu'ils ont manqué de clarté concernant leur intention de tenir ou non un référendum sur la souveraineté du Québec dans leur mandat.

«Sur le bilan, il n'a pas été attaqué, a-t-il dit lors d'un point de presse après la cérémonie. Vous avez vu les décisions qu'on a prises pour les ressources naturelles, que ce soit pour nos propositions économiques, peu ont été critiquées.»

Le chef intérimaire a expliqué que lors de la prochaine élection, les péquistes devront faire en sorte que la population choisisse d'abord un gouvernement.

«On s'est empêtrés dans le terme référendum et au PQ il n'y a pas de référendiste et pour nous ce sera un défi maintenant, pour parler avec la population, de parler d'autre chose que d'un scrutin, a-t-il dit. Le but ce n'est pas de faire un scrutin, le but c'est de faire avancer le Québec.»

Avant la cérémonie, le président de l'exécutif national du PQ, Raymond Archambault, a affirmé que le parti n'a pas encore examiné l'échéancier de la prochaine course à la direction.

«On réfléchit, mais on n'est pas rendus là, a-t-il dit. Quand on sera rendus là, on va en parler et on va vous parler aussi des règles. On les revise toujours les règles.»

Mme Marois, qui n'a pas été réélue au dernier scrutin, demeure chef du PQ jusqu'au 7 juin prochain.

L'assermentation des péquistes s'est déroulée en l'absence de trois députés, Élaine Zakaïb, Jean-François Lisée et Lorraine Richard. M. Bédard a affirmé qu'ils n'assistaient pas à la cérémonie pour des raisons personnelles.

En se rendant au salon rouge, le député de Marie-Victorin, Bernard Drainville, a exprimé sa tristesse de constater que certains collègues n'ont pas été réélus. M. Drainville croit cependant que les péquistes doivent maintenant se concentrer sur leur rôle d'opposition officielle.

«On aurait souhaité un autre résultat, mais à un moment donné tu ne peux pas juste ruminer sur ce que ça aurait pu être, sur ce que ça aurait dû être, a-t-il dit. Il faut que tu te mettes dans un état d'esprit qui soit le plus constructif possible.»

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Le chef de l'opposition officielle Stéphane Bédard.