Le chef libéral Philippe Couillard accuse le gouvernement Marois de répéter les mêmes erreurs dans le domaine de la santé que celles qu'il a commises au milieu des années 1990 lors de l'atteinte du déficit zéro.

M. Couillard, lui-même un ancien ministre de la Santé, s'est livré à une analyse sans merci des politiques péquistes, mardi à Montréal, déplorant l'augmentation du nombre de patients en attente de chirurgie et, en parallèle, la réduction des services imputable aux compressions budgétaires.

«Le Parti québécois pratique la politique du siècle dernier», a laissé tomber le chef libéral.

Il a rappelé que, lors de l'atteinte du déficit zéro, le gouvernement péquiste avait réduit le nombre de lits dans les hôpitaux afin d'amorcer un virage ambulatoire tout en omettant d'investir les sommes requises dans ces services.

«La grande erreur, c'est faire une transition sans assurer la transition financièrement dans la communauté. C'est la même chose que le scénario du virage ambulatoire de 1995-96», a-t-il dit.

Cette fois-ci, M. Couillard note une réduction de 700 places dans les centres d'hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) sans que les investissements requis pour les soins à domicile n'aient suivi. De plus, il fait valoir que les listes d'attente en chirurgies se sont allongées dans trois régions et atteignent maintenant 100 000 personnes.

Le chef de l'opposition dénonce les récentes compressions de 50 millions $ dans les budgets de chirurgies et de 400 millions $ dans les budgets généraux des établissements hospitaliers.

«Malheureusement, un autre saccage est en cours 11 ans plus tard et la population encore une fois en fait les frais», a tranché le chef libéral.

Il fait valoir que la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec a récemment proposé un train de mesures inédites qui améliorerait l'accessibilité et auquel le gouvernement Marois n'a même pas daigné répondre.

Selon Philippe Couillard, le gouvernement péquiste cherche à détourner l'attention sur un faux débat, celui du port des signes religieux, alors que les priorités des Québécois demeurent l'économie et la santé.

M. Couillard répète que les services publics comme la santé et l'éducation ne peuvent être soutenus que par la vigueur économique, d'où la nécessité de concentrer ses efforts de ce côté.