Le chef caquiste François Legault est déçu du voyage de la première ministre Pauline Marois en Europe, jugeant qu'elle a négligé les sujets économiques.

Après avoir rencontré la presse à Montréal pour traiter de la question de la hausse des tarifs d'Hydro-Québec, mercredi, François Legault a fait le bilan de la mission de la première ministre Marois en France, à Monaco et en Belgique, du 13 au 17 décembre.

À ses yeux, les échanges entre la première ministre du Québec et les représentants des pays européens visités auraient dû porter en priorité sur l'économie, ce qui n'a pas été le cas selon lui.

«Je pense que quand on va à l'étranger, la priorité, ça devrait être l'économie. On le voit ce matin, encore des chiffres de l'Institut de la statistique du Québec qui montrent que les exportations du Québec en octobre ont baissé de 8 pour cent, alors qu'elles ont augmenté dans le reste du Canada», a déploré le chef de la Coalition avenir Québec.

«On a un problème avec notre balance commerciale. On a déjà été positif de 7 ou 8 milliards $; on est rendu négatif de 25 ou 30 milliards $. Je pense qu'il est temps, là, quand on va à l'étranger, de faire la promotion des produits québécois. Et sincèrement, je n'ai pas vu d'annonce économique de Mme Marois», lors de sa mission en Europe, a dénoncé M. Legault.

En fait, dans le cadre de sa mission, Mme Marois s'est notamment entretenue avec le Commissaire européen au marché intérieur et aux services, Michel Barnier, de même qu'avec le directeur général du Commerce à la Commission européenne, Jean-Luc Demarty. Et elle y a justement parlé de l'Accord économique et commercial global entre le Canada et l'Union européenne. Elle a aussi pris la parole devant les milieux d'affaires belges et européens et a abondamment parlé de l'accord de libre-échange Canada-Union européenne.

De même, à Bruxelles, Mme Marois a réitéré sa volonté de défendre les producteurs québécois de fromage, pour qui elle demande une juste compensation financière du gouvernement fédéral, en raison de l'importation au Canada d'une plus grande quantité de fromages européens - ce qui est prévu dans le nouvel accord de libre-échange Canada-UE. À Bruxelles, elle a martelé que l'Assemblée nationale du Québec ne voterait pas sur cet accord de libre-échange sans une entente avec le gouvernement fédéral sur l'aide à verser aux producteurs québécois de fromage.

Quand on a souligné à M. Legault que Mme Marois avait tout de même abordé cette question à saveur commerciale avec les représentants européens, il s'est montré nullement rassuré. «Même ça, c'est un peu inquiétant, parce que ce qu'elle nous dit, c'est qu'elle est contre toute l'entente de libre-échange et qu'elle ne va même pas présenter ça en Chambre tant que la partie des producteurs de fromage n'est pas réglée», s'est-il étonné.

«On est d'accord pour régler la partie des fromages, mais quel message elle envoie aux gens d'affaires qui voudraient acheter des produits québécois autres? Ce n'est pas très clair. Je pense qu'il y a beaucoup de confusion dans le message de Mme Marois sur le libre-échange entre le Canada et l'Europe», a jugé M. Legault.