Le vérificateur général Michel Samson a accepté, mercredi, un mandat voté par l'opposition afin d'examiner la prochaine mise à jour économique du gouvernement.

Le ministre des Finances, Nicolas Marceau, a affirmé récemment qu'il compte présenter ces données au cours des prochaines semaines.

Les députés de l'opposition, majoritaires à l'Assemblée nationale, avaient voté en septembre une motion pour demander à M. Samson d'examiner cette mise à jour.

Le cabinet de M. Marceau avait promis sa collaboration le cas échéant, estimant toutefois qu'il n'était pas du ressort du vérificateur général d'évaluer la justesse des prévisions du gouvernement minoritaire péquiste, qui doit normalement atteindre l'équilibre budgétaire au prochain budget.

Lors d'un point de presse, mercredi, le député libéral Pierre Paradis a soupçonné le gouvernement de vouloir déclencher des élections précipitées cet automne afin d'éviter d'exposer ses difficultés économiques et l'ampleur du déficit appréhendé.

Les libéraux souhaitent d'ailleurs que le gouvernement appuie leur motion pour forcer le dépôt d'un portrait des finances publiques vérifié de façon impartiale un mois avant la prochaine élection, un engagement que la première ministre Pauline Marois avait pris l'automne dernier.

M. Paradis a toutefois exprimé des doutes concernant l'appui des députés péquistes à cette motion et selon lui, cela traduirait la volonté du gouvernement de hâter l'appel aux urnes.

«Ce vote contre cet engagement de la première ministre va dans le sens d'une élection anticipée, précipitée, où on ne veut pas que les Québécois soient saisis du bilan économique, analysé par le vérificateur général», a-t-il dit.

Le vote sur la motion des libéraux se tiendra jeudi à l'Assemblée nationale.

Le ministre des Finances Nicolas Marceau a déjà déclaré qu'il pourrait présenter sa mise à jour économique avant que M. Samson ait complété ses vérifications.

Dans sa lettre, déposée mercredi en Chambre, M. Samson confirme qu'il donnera suite à la motion votée le 24 septembre.

«Je compte commencer mes travaux promptement de façon à répondre aux attentes des parlementaires, a-t-il écrit. Enfin, j'évaluerai la possibilité de déposer à l'Assemblée nationale mon rapport au moment où la mise à jour économique sera rendue publique.»