Le directeur des communications d'Yves-François Blanchet a modifié rétroactivement son enregistrement au Registre des lobbyistes - où il figurait jusqu'à hier - pour rendre public le fait qu'il faisait pression sur le ministre de l'Environnement et son ministère pour le compte de clients. Il n'entend toutefois pas démissionner, selon son employeur.

Éric Cardinal a été embauché en juin dernier alors qu'il avait deux mandats à son actif au Registre des lobbyistes. Le Journal de Montréal a révélé hier que ces inscriptions étaient toujours actives en date d'hier, plus de deux mois après l'entrée de M. Cardinal au cabinet.

Le lobbyiste avait notamment été mandaté par un groupe autochtone qui refusait de voir une mine d'uranium s'installer au nord de Chibougamau. Le gouvernement leur a donné satisfaction cet été.

Jusqu'à hier, l'inscription au Registre ne concernait que la ministre des Ressources naturelles et la première ministre. Mais en fermant rétroactivement son mandat au 1er juin 2013 - sept jours avant son embauche -, M. Cardinal a aussi ajouté son nouveau patron parmi les «titulaires de charges publiques visés».

L'ex-lobbyiste a agi ainsi par «souci de transparence», a expliqué Christian Picard, chef de cabinet d'Yves- François Blanchet.

M. Picard a ajouté que M. Cardinal n'avait jamais rencontré le ministre Blanchet en qualité de lobbyiste. Il a toutefois admis qu'il s'était assis avec Daniel Breton, le premier ministre de l'Environnement du gouvernement Marois, pour tenter de le convaincre au nom de ses clients.

Afin de clarifier la situation, une demande d'avis a été formulée au commissaire à l'éthique, a ajouté le chef de cabinet.

Le commissaire au lobbyisme n'écarte pas la possibilité de poursuivre M. Cardinal pour ses gestes.