À compter de maintenant, tous les ministres du gouvernement Marois sont conscrits pour faire la promotion du projet souverainiste. Dans un discours qui a clairement satisfait les militants réunis en conseil national, Pauline Marois a promis que son équipe adopterait désormais une attitude bien plus résolue en faveur de la souveraineté.

«On doit sortir, parler, convaincre!» a-t-elle soutenu, reprenant le plan de match du parti de René Lévesque dans les années 1970. «Je demande à chacun de nos ministres de parler de souveraineté et d'expliquer notre projet à chaque fois que c'est possible», a-t-elle ajouté. Les militants sont appelés à faire la promotion de l'indépendance. Avec ses 90 000 membres, le PQ en compte plus que tous les autres partis réunis, a-t-elle rappelé.

«Comme gouvernement, nous préparons le terrain», a-t-elle prévenu, précisant que le retour de la confiance des citoyens, par un gouvernement intègre et des finances publiques assainies, était un préalable à l'avancement de la souveraineté.

Le Canada «un risque»

Plus tôt, sa ministre de l'Emploi, Agnès Maltais avait prévenu qu'elle allait exiger des comptes de son homologue fédérale Diane Finley sur les conséquences de la réforme de l'assurance-emploi sur les travailleurs saisonniers au Québec. Les deux ministres se rencontreront lundi, en fin de journée. Mme Maltais a néanmoins admis que les impacts sont encore difficiles à quantifier au Québec. Son ministère n'a d'ailleurs pas pu fournir d'estimations, car la version définitive de la réforme a été adoptée seulement en décembre, a-t-elle expliqué.

Dans son discours de clôture, Mme Marois a soutenu que le Canada a démontré qu'il ne veut plus changer. «Demeurer dans le Canada, c'est la garantie que le Québec ne sera jamais pleinement respecté!», a-t-elle dit.

Le cadre fédéral n'est pas sécuritaire pour l'avenir du français. «Pour la langue, le Canada c'est un risque, la souveraineté une garantie», a-t-elle soutenu. Pour les valeurs et pour l'identité québécoise, le maintien du Québec au sein du Canada n'offre rien de rassurant, persiste-t-elle. Les adversaires de la souveraineté évoquent les sempiternelles chicanes avec le fédéral. Or, les frictions se sont multipliées durant les neuf années de règne libéral, a-t-elle soutenu.

«Demeurer dans le Canada, c'est l'assurance pour le Québec d'être perpétuellement confronté à des échecs», a dit Mme Marois. Plus tôt, un de ses adjoints, Stéphane Gobeil avait fait une présentation détaillée de son ouvrage, Un gouvernement de trop. Mme Marois a renchéri: «Pourquoi on continuerait de financer un autre Parlement qui adopte des lois qui vont trop souvent à l'encontre de nos intérêts? Si on cherche à réduire les dépenses de l'État et la bureaucratie, il n'y a rien de mieux que la souveraineté; c'est payant, emballant, inspirant!»