Le gouvernement péquiste ne doit pas oublier qu'il a été porté au pouvoir par une minorité des électeurs, a fait valoir samedi le Conseil du patronat, déçu par les hausses d'impôts rétroactives qui devraient être annoncées cet automne.

Le quotidien Le Soleil a réussi à confirmer dans son édition d'aujourd'hui que les contribuables les plus fortunés verront leur facture fiscale s'alourdir dès cette année. L'annonce devrait être effectuée sous peu par le nouveau gouvernement péquiste.

«Ça va avoir un impact réel», a estimé Yves-Thomas Dorval, président du Conseil du patronat du Québec. En entrevue téléphonique, il a dit craindre notamment une baisse importante de la productivité chez les contribuables qui font 130 000$ et plus.

«Si vous êtes un médecin et que vous gagnez 250 000 $ ou 400 000 $. Si les taux d'impôts sont augmentés, vous allez payer 40 000 ou 60 000 $ de plus», a-t-il illustré. «Vous allez vous demander: est-ce que ça vaut la peine que je continue à travailler cinq jours par semaine ou je vais diminuer mon rythme de travail?»

Certains contribuables plus fortunés pourraient même quitter la province, selon lui. «Le Québec est pas tout seul isolé dans le monde entier», a-t-il fait valoir, ajoutant que les contribuables à revenus élevés sont les plus mobiles sur le plan professionnel. «Il n'y aura nulle part ailleurs en Amérique du Nord où ceux qui gagnent 130 000 $ et plus seront autant imposé qu'au Québec.»

Le caractère rétroactif des hausses d'impôts fâche aussi le président du Conseil du patronat. Pour lui, il est légitime de vouloir planifier son budget à l'avance et de ne pas être heurté par une mesure fiscale a posteriori.

Minoritaire

M. Dorval a aussi demandé au gouvernement de ne pas oublier les électeurs qui n'ont pas voté pour lui le 4 septembre dernier.

«Il est important de souligner qu'il [le Parti québécois] n'a obtenu que 32% des voix. Il est important de noter qu'il y a au moins 58% de la population qui n'a pas voté ce type de programme», a-t-il affirmé. «La grande majorité n'a pas dit oui à ce programme.»

Le président du Conseil du patronat du Québec s'est questionné à haute voix sur la possibilité que le gouvernement veuille serrer à gauche sur le plan politique pour ravir des voix à Québec solidaire et à Option nationale.