La suggestion de Pierre Curzi de créer une alliance électorale entre partis souverainistes reçoit un accueil glacial.

À cause de la «division du vote francophone», les libéraux se «dirigent de facto vers un gouvernement minoritaire ou majoritaire», pense le député indépendant et ex-péquiste. Pour les défaire, il propose de lutter contre l'abstentionnisme et la division du vote. Il propose donc d'organiser des primaires qui permettraient de choisir un seul candidat souverainiste par circonscription. Le PQ conclurait ainsi un pacte avec Québec solidaire et Option nationale.

Pauline Marois, a brièvement réagi ce midi en invitant les souverainistes à se rallier au PQ, le seul parti de cette famille capable selon elle de  gagner les prochaines élections.

Amir Khadir n'est pas plus enthousiasmé par la proposition de son «ami» Pierre Curzi. «Le but n'est pas de se débarrasser des libéraux pour assurer l'alternance du PQ. C'est de se débarrasser d'une vieille culture politique dominée par le 1%», lance-t-il.

Selon lui, le PQ fait partie de cette culture. Il accuse entre autres ce parti de ne jamais avoir réformé la loi sur les mines et de ne pas avoir mis en oeuvre la politique nationale de l'eau ou de lutte à la pauvreté.

M. Curzi aurait donc mal interprété le «désir de changement» de la population, selon M. Khadir. «Il y a eu trois manifestations de plus de 200 000 personnes dans les dernières semaines. Les étudiants, les professeurs, les juristes, les environnementalistes et les autres gens qui ont marché dans la rue ne l'ont pas fait pour choisir le moins pire de deux partis», poursuit le député et co-porte-parole de Québec solidaire.

Les primaires représentent une stratégie défensive, et non un «projet mobilisateur et emballant», croit M. Khadir.

Ce n'est pas la première fois que M. Khadir critique sévèrement le PQ. En janvier dernier, il affirmait que les péquistes ne réussiraient jamais à faire la souveraineté.

Changer d'abord le mode de scrutin

Avant d'accepter toute forme d'alliance électorale, Québec solidaire impose une condition sine qua non: une réforme du mode de scrutin. Il faudrait y ajouter un élément de proportionnalité. «Le système actuel crée une distorsion pour les partis qui ont moins de 30% des votes», dit-il.

L'automne dernier, Jean-François Lisée s'était proposé comme émissaire du PQ auprès de Québec solidaire afin d'élaborer une possible alliance. Même si Québec solidaire avait promis de soumettre une future offre à ses membres, ses porte-paroles s'y étaient montrés défavorables.

Alors que son leadership était contesté, Mme Marois n'avait pas fermé la porte à une telle alliance. Mais le PQ n'a finalement jamais fait d'offre et cette porte est aujourd'hui fermée.