Le gouvernement Charest va refiler de nouvelles factures à la classe moyenne en épargnant les riches et les minières, a prédit mardi le Parti québécois (PQ) à une semaine du dépôt du budget du Québec.

Le député péquiste Nicolas Marceau tire cette conclusion des propos du ministre des Finances, Raymond Bachand, tenus à La Presse Canadienne en fin de semaine dernière selon lesquels les Québécois doivent accepter de «payer leur juste part» des services publics.

«De deux choses l'une: ou il présente les choses de façon très sombre pour mieux claironner qu'il nous a épargnés ou il veut augmenter les taxes et les tarifs. Si je me fie au passé, ce sera la deuxième option», a analysé le porte-parole du Parti québécois en matière de finances.

Le signal envoyé par le ministre Bachand est de bien mauvais augure puisque jusqu'ici, selon M. Marceau, l'expression «juste part» a servi à justifier un chapelet de hausses de taxes et de tarifs frappant les familles de plein fouet.

«La seule chose que ce gouvernement a été capable de faire jusqu'à maintenant c'est d'augmenter les taxes et les tarifs. Il est très efficace en cette matière. Il n'a pas livré la marchandise sur le contrôle des dépenses, mais toutes les hausses de taxes ont été au rendez-vous. Là-dessus, il est très bon», a-t-il ironisé.

De plus, le porte-parole péquiste juge que le ministre des Finances est bien mal placé pour évoquer la notion de justice avec sa taxe santé uniforme de 200 $ par année appliquée à tous les adultes, qu'ils soient riches ou à revenu modeste.

«Est-ce qu'on peut parler de justice quand on demande à des gens qui gagnent 30 000 ou 40 000 $ de payer le même montant que quelqu'un qui en gagne 100 000 $ de plus? Je ne peux pas m'imaginer que M. Bachand puisse s'autoriser à parler de justice», a laissé tomber le député.

Le Parti québécois s'engage de son côté à réserver la taxe santé - qui doit rapporter plus de 950 millions $ au Trésor public - aux seuls contribuables dont le revenu annuel dépasse les 130 000 $.

Hasard ou pas, la formation de Pauline Marois n'a cessé d'accroître sa cote dans les sondages d'opinion depuis cette promesse de «faire payer les riches».

Quant au gouvernement libéral, il n'a jamais cessé de braquer son tir sur les familles de la classe moyenne depuis son accession au pouvoir en 2003, a avancé M. Marceau.

«Aucune mesure adoptée par ce gouvernement ne demande un effort plus grand à nos concitoyens les plus fortunés. TVQ, taxe sur l'essence, frais de scolarité, taxe santé, hausse de tarifs à Hydro-Québec, ce sont des affaires qui heurtent plus la classe moyenne que les gens fortunés. Tous les choix faits par ce gouvernement ont été plus lourds de conséquences pour la classe moyenne», a soulevé le député de Rousseau.

Mais il n'y a pas que les contribuables les mieux nantis qui profitent de la bienveillance de l'État, a poursuivi M. Marceau.

Les entreprises, surtout celles qui exploitent les ressources naturelles, semblent elles aussi être à l'abri de la notion de «juste part», selon le PQ.

À cet égard, le député ne s'attend pas à ce que le ministre des Finances se rallie aux arguments du PQ et augmente les redevances exigées des minières.

«Je suis certain qu'il ne demandera pas plus aux plus riches, je suis certain qu'il ne demandera pas plus aux minières, aux entreprises et qu'il va continuer à demander à la classe moyenne de payer», a-t-il dit.