Alors que Québec songe à sévir davantage pour assurer la santé et la sécurité des travailleurs de la construction, le Conseil du patronat (CPQ) soutient que la situation s'est déjà «énormément améliorée».

En 2003, on a signalé 8700 blessures survenues dans un chantier (bâtiments et travaux publics). En 2010, ce nombre était de 7300. «Et cette baisse s'est faite alors que le nombre d'heures travaillées a augmenté de façon phénoménale dans les trois dernières années», souligne Yves-Thomas Dorval, président du CPQ.

En 2010, le quart des morts causées par le travail se sont produites dans des chantiers de construction (52 sur 213). Pourtant, ce secteur n'emploie que 6% de la main-d'oeuvre québécoise. M. Dorval relativise ces chiffres: «On comptabilise des morts causées par des maladies professionnelles, comme l'amiantose. Or, elles peuvent résulter de conditions de travail d'il y a 30 ans.» Un peu moins de 20 travailleurs de la construction meurent chaque année au Québec à cause d'accidents dans les chantiers, calcule-t-il. «Mais chaque accident demeure à sa face même un problème majeur, un drame», tient-il à préciser.

La ministre du Travail, Lise Thériault, doit présenter bientôt sa réforme de la Loi sur la santé et la sécurité du travail, qui date de 30 ans. La Presse a révélé hier qu'elle devrait y cibler le secteur de la construction, même s'il n'était pas directement visé par les recommandations du conseil d'administration de la CSST, composé de membres du patronat et des syndicats. Mme Thériault songerait à suspendre les licences des entrepreneurs fautifs.

M. Dorval rappelle que Québec a déjà augmenté les amendes en 2009, de trois à six fois. Il ajoute que le patronat discute actuellement de santé et de sécurité avec les syndicats. «Et les discussions vont très bien», assure-t-il. Il se défend toutefois de demander à la ministre de retarder le dépôt de son projet de loi.

La FTQ-Construction s'est montrée surprise de ces déclarations, hier. «Ça fait un an qu'on demande à la CSST de simplement créer un comité pour la construction. On nous répète que c'est une bonne idée, mais on ne fait rien et il n'y a pas encore de comité», déplore son PDG, Yves Ouellet.