Jean Charest veut conclure une «très ambitieuse entente de coopération» économique, environnementale et culturelle avec l'Alberta. Il a rencontré mercredi après-midi son homologue albertaine, la nouvelle première ministre Allison Redford.

Les deux provinces demandent à Ottawa de maintenir son financement en santé. Elles se sont aussi objectées entre autres au projet de commission nationale des valeurs mobilières.

Mais ce projet de coopération «ne se fait pas en opposition» à Ottawa, précise M. Charest. Québec et l'Alberta veulent travailler ensemble sur différents dossiers. Les discussions ne font que commencer. Fait inusité, Mme Redford a été présentée mercredi au conseil des ministres.

Pour l'environnement, il a donné l'exemple «des ressources publiques et privées» du Québec qui pourraient aider l'Alberta a développer ses technologies de captation de CO2 afin de réduire son bilan très élevé d'émissions de gaz à effet de serre (GES), causé par ses sables bitumineux.

Les discussions entre Québec et l'Alberta constituent aussi une autre étape vers la création d'un Cadre énergétique canadien. Les provinces canadiennes avaient essayé de s'entendre à ce sujet cet été à Kananaskis, en Alberta.

Les environnementalistes avaient critiqué cet appui de l'ex-ministre des Ressources naturelles, Nathalie Normandeau. De son côté, l'Ontario était dissidente. Elle refusait de cautionner les émissions de GES de l'Alberta.

M. Charest et Mme Redford assurent que ce cadre respectera scrupuleusement les compétences et l'autonomie de chaque province. Il n'aura rien à voir avec le très contesté Programme énergétique national que l'ex-premier ministre Pierre Elliott Trudeau avait mis en place dans les années 80, à la colère de l'Alberta, à assuré Mme Redford.

Ce cadre ne figure pas à l'ordre du jour de la prochaine réunion du Conseil de la fédération, qui commence lundi prochain à Victoria. «Mais je vais en parler», a-t-elle indiqué.

Pas inquiété par l'économie

La hausse du taux de chômage n'inquiète pas M. Charest. Dans le dernier mois, ce taux a grimpé de 8% à 8,7%. Il dépasse maintenant la moyenne canadienne. «Les trois derniers mois n'ont pas été bons», a reconnu M. Charest. «Mais ce n'est pas une tendance», a-t-il nuancé. Il ajoute que les autres indicateurs économiques sont «relativement bons». Il s'appuie entre autres sur le plus récent bulletin économique de la Banque du Canada.

En novembre dernier, la Fédération des chambres de commerce du Québec notait toutefois déjà «quelques signes inquiétants» pour l'économie québécoise.