La somptueuse résidence de Pauline Marois et Claude Blanchet, «La Closerie», située sur le bord de la rivière des Prairies, à L'Île-Bizard, est sur le point d'être vendue. Des échanges sérieux ont eu lieu au cours des dernières semaines avec un acheteur potentiel, très intéressé, provenant de l'étranger. «Les chances sont réunies pour la vente», a résumé le courtier responsable du dossier.

Selon les informations obtenues par La Presse, Mme Marois ne souhaitait pas que cette transaction - on demandait 6,7 millions- soit rendue publique au moment où son ascendant sur les troupes péquistes est encore incertain. Dans les couloirs du parti, en revanche, des stratèges craignaient que cette vente intervienne à la veille d'une campagne électorale. Lors de sa réception annuelle pour l'ensemble des députés et des employés politiques, le mois dernier, il paraissait acquis que c'était la dernière réunion à «La Closerie», ont confié des participants.

Véritable palais, rappelant Moulinsart, le château du capitaine Haddock dansLes bijoux de la Castafiore, La Closerie avait été dessinée par l'architecte Claude Plante, de Québec, un ami de très longue date du couple Blanchet-Marois. Sotheby's International, la prestigieuse maison de courtage qui s'occupe de ce genre de marché, décrit la résidence comme «une véritable oasis» et note que «cette propriété de style villa française en pierres des champs locales [..] dotée d'une fenestration abondante» est située sur «un immense terrain riverain». «Le salon et la salle à manger sont immenses», assure-t-on. «Chacune des 97 portes-fenêtres positionnée avec précision sert de cadre à des tableaux naturels». Sur le site de Sotheby's, les photos vont de l'atrium somptueux de l'entrée à une immense salle à manger.

De telles transactions prennent du temps. La maison est en vente depuis le 30 juillet 2009. Élue en 2007 dans Charlevoix, Mme Marois avait acheté dans sa circonscription une modeste maison dans un premier temps, vite remplacée par une résidence beaucoup plus cossue. La maison de L'Île-Bizard a été mise en vente par la suite.

Les appels de La Presse ont causé un peu de confusion chez Sotheby's hier. La maison de courtage devait faire une déclaration, puis s'en est remise «à une déclaration du propriétaire» qui n'était pas encore publiée, en soirée, hier.

Joint hier, Cyrille Girard, le représentant de Sotheby's International et responsable du dossier de La Closerie, a souligné que «la propriété n'est pas vendue, mais il y a beaucoup d'intérêt pour la maison. Tant que les conditions ne sont pas toutes réunies, on ne peut pas dire que la maison est vendue», a-t-il répété.

«Les chances semblent réunies pour la vente, a poursuivi le vendeur, mais en date d'aujourd'hui [d'hier], la maison est toujours disponible.» Il refuse de confirmer qu'une offre d'achat a été faite. «Ce sont des informations personnelles. Ces mandats exclusifs sont toujours beaucoup plus discrets», observe M. Girard qui est aussi l'intermédiaire pour un autre domaine, de 27 millions celui-là, aussi à L'Île-Bizard.

«Il y a beaucoup d'activité autour de cette maison. Le marché de Montréal dans le créneau de grand luxe est très actif. On a 50% de clientèle étrangère», explique le courtier qui se rendra la semaine prochaine à Londres, «pour un client des Émirats arabes», illustre-t-il.