Le 5 décembre se transformera-t-il en autre station sur le chemin de croix de Pauline Marois? Certes, elle a fait mousser les attentes. Mais le défi est immense. Bonaventure reste une circonscription rouge.

Peu importe son chef, le PQ y a perdu 14 des 15 dernières élections contre les libéraux. Seule exception: la victoire du PQ en 1994, entre les règnes de Gérard D. Lévesque et de Nathalie Normandeau. Et cela ne devrait pas changer, à en juger notre plus récent sondage (52% PLQ, 36% PQ, 6% QS, 5% ADQ).

Si ces intentions de vote se concrétisent, ce sera tout de même le meilleur résultat du PQ depuis 1998.

Mais ça ne suffit pas. La raison: l'effet Normandeau. Environ trois Québécois sur quatre sont insatisfaits du gouvernement Charest. Mais ici, dans la Baie-des-Chaleurs, pas moins de 90% des électeurs étaient satisfaits du travail de leur députée, l'ex vice-première ministre.

«Les gens nous disaient: Nathalie n'était pas de la bonne couleur, mais elle avait quand même notre vote, parce que c'était elle. J'ai dû entendre ça 1000 fois», raconte Patricia Chartier, candidate de Québec solidaire.

Aux dernières élections fédérales, la Baie-des-Chaleurs n'a pas échappé à la vague néo-démocrate.

Mme Chartier travaille depuis pour le député fédéral orange, Philip Toone. Elle anticipe notre question : «Non, ça ne me semble pas contradictoire d'être une souverainiste dans un parti fédéraliste. Je suis souverainiste, mais ce n'est pas au sommet de mes priorités. L'écologie et la justice sociale viennent avant».