L'Action démocratique du Québec a promis une guerre aux centrales syndicales. Le parti estime qu'elles sortent trop de leur mandat de défense des travailleurs pour prendre position dans le débat public.

À l'ouverture du Conseil général de son parti, samedi matin à Trois-Rivières, le chef du parti Gérard Deltell a promis «une nouvelle entente» avec les centrales syndicales. Les syndicats sont «essentiels à la vie démocratique, ils ne sont pas sortis d'une boîte de Crackers Jacks, ils sont là pour répondre à un besoin».

Deltell compte d'ailleurs rencontrer les chefs des grandes centrales pour leur expliquer les objectifs de l'ADQ en matière de rapport entre les syndicats et le gouvernement.

Les centrales doivent revenir à leur mission première, «mettre les travailleurs au coeur de leur effort», insiste Deltell.

Mais les centrales n'ont pas leur place sur l'échiquier politique. «Quand j'entends les grands leaders syndicaux parler au nom des Québécois sans mandat, j'ai un petit problème», lance sans détour Gérard Deltell. «On ne veut pas limiter la liberté d'expression, mais les syndicats ne doivent pas détourner les fonds pour autre chose que la défense des conditions de travail.

Le chef adéquiste s'est moqué du président de la FTQ, Michel Arsenault qui, au début de la campagne fédérale, avait convié les membres à voter en faveur du Bloc Québécos. «Le candidat du NPD dans Alma était l'ancien président de la FTQ dans la région! C'est de valeur, M. Arsenault, mais c'est le NPD qui a gagné!»

Les 300 adéquistes présents auront aujourd'hui à débattre de propositions voulant que les centrales rendent publics leurs états financiers. «Les syndicats c'est une grosse business de 800 millions $. Les gens cotisent et les cotisations syndicales sont déductibles d'impôts. Les contribuables ont le droit de savoir ce qui s'y passe. Que les syndicats rendent publics leurs états financiers, c'est logique, normal et responsable», soutient M. Deltell.

«On va débattre de propositions pour un syndicalisme moderne et responsable qui va prendre l'intérêt des travailleurs et non de l'establishment syndical», a promis le chef adéquiste.

Son parti est en faveur de la formule Rand. Mais il faut selon lui que le pouvoir syndical se donne une légitimité sans faille. «Et cela passe par des votes secrets. Il faut une couche de vernis supplémentaire de démocratie», a soutenu Deltell.

L'ancien patron de la Standard Life, nouveau président de la commission politique de l'ADQ, Claude Garcia a brossé un tableau très noir des finances publiques québécoises. Le Québec est toute proportion gardée aussi endetté que le Portugal et l'Irlande, deux pays qui ont dû tendre la main au Fonds monétaire international selon lui.

Le gouvernement Harper, souligne M. Garcia, «a baissé les impôts des entreprises, baissé la TPS de deux points et arrivera au déficit zéro en même temps que le Québec. Eux baissent les impôts nous on les augmente pour arriver au même point!» a-t-il relevé.

«Le gouvernement du Québec ne souffre pas de déséquilibre fiscal, il souffre d'un déséquilibre des dépenses, d'un flagrant gaspillage» a lancé Claude Garcia. Les propositions de l'ADQ, promet-il, permettraient de dégager une marge de manoeuvre annuelle de 2,7 milliards $.