Devant plusieurs centaines de militants, élus et ministres du Parti libéral du Québec réunis en colloque à Trois-Rivières, le ministre des Finances, Raymond Bachand a lancé, dimanche matin, quelques pistes de réflexion pour favoriser la création de la richesse dans la province.

C'est à cette occasion que le Parti libéral du Québec (PLQ) bonifiera son programme politique de sa toute nouvelle vision «tournée vers les défis de l'avenir».

La première rencontre, à laquelle ont participé plusieurs centaines de militants, élus et ministres - accueillis en matinée par plusieurs dizaines de manifestants dénonçant les politiques énergétiques du gouvernement - avait pour thème «Un Québec créateur de richesse».

C'est le ministre des Finances, Raymond Bachand, qui a entamé le débat dimanche matin en lançant quelques pistes de réflexion pour enrichir la province.

«Le Québec a tout pour gagner», a-t-il soutenu d'entrée de jeu.

Mais pour ce faire, il doit d'abord maintenir des finances publiques saines sans compromettre l'éducation et la santé, a précisé M. Bachand, dans un exposé d'une trentaine de minutes où il a dressé un portrait des finances québécoises et où il a prédit une croissance somme toute «correcte» pour 2011.

Les ressources humaines et naturelles sont les deux piliers de la création de la richesse, a affirmé le ministre des Finances, avant d'expliquer qu'il fallait investir dans les universités pour développer «nos cerveaux», maintenir les travailleurs à l'emploi le plus longtemps possible et s'assurer que les régimes de retraite sont suffisants.

Raymond Bachand a également abordé la question des ressources naturelles, dont «il faut tirer le maximum de redevances». L'augmentation de la productivité des entreprises et la hausse des exportations doivent également être au sommet de la liste des choses à faire pour bâtir un Québec prospère, selon lui.

Au cours de la journée, les militants et la population étaient invités - par vidéoconférence s'il s'agissait de personnes qui suivaient les débats sur Internet - à participer aux discussions, chapeautées par le groupe présidé par David Skitt, ancien président du Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec.

Une nouvelle étape

Accueilli en héros à la toute fin de l'événement, le premier ministre Jean Charest a livré un discours énergique qui tranchait avec les précédentes allocutions.

«Les Québécois sont prêts maintenant à franchir une nouvelle étape», a-t-il lancé, soutenant que la province avait traversé la crise économique avec brio grâce aux efforts de son gouvernement.

«Et ce que nous allons proposer pour l'avenir du Québec, c'est une vision (...) qui va nous permettre d'être une société originale et une société capable de s'enrichir et de bien distribuer cette richesse et tout cela, conforme aux valeurs des Québécois», a assuré le premier ministre.

«Le gouvernement libéral va justement miser sur tous les Québécois pour qu'on puisse continuer à créer une des meilleures sociétés au monde, rien de moins», a conclu Jean Charest, sous les applaudissements de son auditoire.

Par ailleurs, la présentation, lundi, du manifeste de l'ancien ministre péquiste François Legault sur les orientations que devrait prendre la province pour sortir de sa torpeur n'inquiète pas le premier ministre.

«Il y a de la place pour tout le monde quand on veut contribuer au débat d'idées à Québec», a-t-il simplement répondu lorsque interrogé à ce sujet.

«On va écouter et retenir les choses qui sont bonnes», a-t-il conclu, refusant de commenter les fuites dans les médias quant au contenu de ce manifeste.