Danny Williams démissionnera de son poste de premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador le 3 décembre, après sept années au pouvoir, des problèmes cardiaques et plusieurs disputes avec le Québec.  



M. Williams s'est attaqué au Québec dans plusieurs dossiers énergétiques. En septembre dernier, il qualifiait même la province de «voleur de grand chemin». «Nous lui souhaitons une excellente retraite», a indiqué en refrénant un sourire la vice-première ministre, Nathalie Normandeau. Elle concède que M. Williams a souvent pris position «contre le Québec» et qu'il a parfois «choqué (...) et heurté nos sensibilités».

M. Williams sera remplacé par sa vice-première ministre, Kathy Dunderdale, jusqu'aux prochaines élections, prévues en octobre 2011. Mme Normandeau espère développer de «meilleures relations» avec la future première ministre. Mais elle refuse de qualifier M. Williams d'ennemi du Québec. «On n'est pas comme le PQ, qui souhaite créer un contexte de chicane pour convaincre l'ensemble des Québécois que le fédéralisme ne fonctionne pas», a-t-elle expliqué.

Réaction semblable du premier ministre Charest, en visite officielle en France. «M. Williams avait des opinions très tranchées sur la relation entre Terre-Neuve-et-Labrador et Hydro-Québec en particulier. On les a entendues, ses opinions. Mais cela étant dit, il a servi, je pense, avec beaucoup de sincérité sa population.»

En qualifiant le Québec de «voleur», M. Williams a-t-il contribué à la mort de l'entente entre Hydro-Québec et le Nouveau-Brunswick pour l'achat d'Énergie NB? «Non, je n'irais pas jusque-là», a indiqué Mme Normandeau.

Elle a aussi relativisé l'impact des critiques de M. Williams dans le dossier de Churchill Falls. «Jusqu'à maintenant, les propos de M. Williams n'ont pas eu d'écho. La preuve, c'est que les tribunaux ont toujours livré des jugements en faveur du Québec», avance la ministre des Ressources naturelles.

Mme Normandeau dit aussi qu'elle examinera «toutes les options» pour empêcher que Terre-Neuve reçoive une subvention fédérale de 375 millions afin de construire des câbles sous-marins qui lui permettraient d'envoyer son électricité à la Nouvelle-Écosse.

Avec La Presse Canadienne