François Legault ne baisse pas les bras malgré la décision de son ancien collègue Joseph Facal de bouder son groupe de réflexion politique.

Dans sa chronique publiée lundi dans Le journal de Montréal, M. Facal annonce qu'il ne joindra pas le mouvement politique de M. Legault, un coup dur pour ceux qui espéraient voir les deux anciens ministres péquistes revenir en tandem dans l'arène politique.

En entrevue à La Presse Canadienne, M. Legault a dit être déçu de la décision de l'ancien président du Conseil du trésor avec qui il a eu un entretien la semaine dernière. Comme Joseph Facal, M. Legault a refusé de fournir des détails sur la nature de leurs différends.

«J'ai beaucoup d'estime pour Joseph Facal, mais c'est sa décision. Ce sera à lui d'expliquer ce qu'il propose. Nous, on va proposer quelque chose et si lui veut avancer autre chose, bien il proposera autre chose. Je suis évidemment déçu de sa décision», a confié celui qui préfère l'étiquette «gauche efficace» à celle de «centre-droit».

Mais aussi regrettable qu'elle soit, la décision de M. Facal ne compromet d'aucune façon la réflexion en cours, a soutenu M. Legault, empressé de dissiper tout doute sur la vitalité de son mouvement politique en gestation depuis des mois.

«Ça ne change pas. Je peux vous assurer que je ne renonce pas à ma volonté de réunir des personnes pour former un mouvement. Cette décision de Joseph Facal ne change rien dans les objectifs que je me suis donnés et je compte bien y arriver», a-t-il affirmé.

L'ex-ministre de l'Éducation dit avoir réuni jusqu'à présent une quinzaine de personnalités autour de son projet de manifeste politique. D'autres rencontres figurent à l'agenda pour les prochains jours.

Pour l'heure, M. Legault préfère garder le secret sur l'offre politique que concocte son groupe de réflexion et sur le moment où il présentera son manifeste.

«Ce n'est pas simple de mettre tout le monde d'accord sur un texte, a-t-il convenu. Je ne veux pas fixer de date. J'ai encore des rencontres cette semaine et la semaine prochaine. Quand j'aurai terminé de voir toutes les personnes que je veux rencontrer, puis qu'on se sera entendu sur ce qu'on veut faire, eh bien là, je sortirai. Mais je ne veux rien bousculer», a-t-il dit.

Mais s'il ne veut pas présenter «à la pièce» les propositions du manifeste, M. Legault n'hésite pas un instant lorsque vient le temps de définir l'objectif de sa démarche.

«Je vois beaucoup d'immobilisme et il faut faire des changements importants pour sortir le Québec de sa torpeur», a-t-il insisté.

Le député indépendant Éric Caire, qui semblait attendre avec impatience le retour en politique du duo Legault-Facal pour quitter les lignes de côtés, s'interroge sur les causes de cette union ratée.

«C'est bizarre. M. Legault vient de se faire dire non par l'une des personnes les plus influentes au Québec. Pourquoi donc? Facal est celui qui tient le discours politique le plus juste à l'heure actuelle au Québec», a fait valoir l'ancien adéquiste.

«Cela confirme ma volonté d'attendre de voir ce que M. Legault a à proposer avant d'aller plus loin», a-t-il pris soin d'ajouter.