L'ex-ministre Marc Bellemare ne se présentera pas devant le Directeur général des élections vendredi, après avoir obtenu un délai durant lequel il souhaite contester la légalité de sa convocation, a déclaré jeudi une porte-parole de l'institution.

Cynthia Gagnon a affirmé que les avocats du DGE ont accepté de repousser au 22 avril la comparution de M. Bellemare, qui était prévue vendredi.

Mme Gagnon a indiqué qu'un avocat représentant l'ex-ministre de la Justice a fait valoir, jeudi en fin d'après-midi, que ce délai était nécessaire afin de lui permettre de contester, devant le tribunal, la légalité de l'assignation du DGE.

«C'est le délai dont l'avocat a besoin pour préparer sa requête à la Cour supérieure où il va s'objecter à notre assignation», a-t-elle dit.

Selon Mme Gagnon, les avocats du DGE ont jugé qu'il était raisonnable d'accepter ce délai, indépendamment du motif invoqué.

«C'est quelque chose de très courant de reporter une assignation», a-t-elle dit.

L'avocat de M. Bellemare n'a pas dévoilé les motifs qu'il entend invoquer pour contester l'assignation reçue jeudi dernier par son client, a indiqué Mme Gagnon.

«Nous sommes convaincus de notre côté qu'on est dans notre juridiction», a-t-elle dit.

La semaine dernière, l'ex-ministre de la Justice avait tiré à boulets rouges sur le DGE, Marcel Blanchet, l'accusant d'être un mercenaire à la solde du premier ministre Jean Charest.

M. Bellemare avait fait cette déclaration après avoir reçu une convocation de M. Blanchet, qui souhaitait savoir pourquoi l'ex-ministre a soutenu, lors d'entrevues dans les médias, que «toute l'industrie de la construction cotise de façon significative aux coffres du Parti libéral du Québec».

Jusqu'ici, M. Bellemare a écarté toute possibilité qu'il aille témoigner devant les enquêteurs du DGE, soutenant qu'il s'exposerait à des poursuites.

L'ex-ministre de la Justice a réclamé de témoigner dans le cadre d'une commission d'enquête, ce qui lui aurait procuré une immunité contre les recours judiciaires. Cette semaine, il a accepté de s'exprimer devant une commission parlementaire qui lui aurait offert la même protection.

Mais mercredi, le gouvernement a voté contre une motion de l'opposition qui souhaitait mandater la commission de l'administration publique pour l'entendre.

Lors d'entrevues accordées aux médias, M. Bellemare a affirmé qu'il savait des choses compromettantes relativement aux liens entre les syndicats et entreprises de la construction et le premier ministre.

L'ex-ministre retourné à la pratique du droit a évoqué l'existence d'un trafic d'influence.

M. Bellemare a soutenu qu'il disposait de preuves démontrant qu'il a avisé M. Charest à plusieurs reprises de ces irrégularités dans le financement du PLQ.

Mercredi, M. Charest a mis M. Bellemare au défi de révéler publiquement ce qu'il sait.

Jeudi, M. Bellemare n'a pas retourné les appels de La Presse Canadienne.