Libéraux et péquistes se sont accusés mutuellement hier de faire fi des règles du financement électoral pour la complémentaire de Rivière-du-Loup, qui est devenue un champ de bataille politique débordant largement les enjeux locaux.

Jean Charest soutenait hier ne pas prêter foi aux engagements du PQ, qui promet de comptabiliser une partie des coûts d'un événement partisan qu'il tiendra en fin de semaine dans cette circonscription. Lundi, après quelques jours de flottement, le vérificateur avait jeté du lest et convenu que le PQ pouvait n'imputer qu'une partie des coûts liés à la Conférence des présidents de samedi prochain, aux dépenses électorales du candidat péquiste Paul Crête.

Cette conclusion avait nécessité bien des échanges aigres-doux entre le bureau du DGE et le PQ. «La chicane, cela fait tellement partie de la culture du PQ qu'ils ne peuvent s'empêcher de se chicaner avec le DGE. Il faut le faire», a raillé Jean Charest hier.

Selon lui, «les péquistes dans Rivière-du-Loup se foutent du président d'élection (le DGE), ils se foutent des règles». Pour lui, personne ne peut croire que le parti de Pauline Marois a subitement décidé de tenir cette réunion dans l'ancienne circonscription de Mario Dumont par hasard. «Tout d'un coup, ils ont dit: «On va aller à Rivière-du-Loup.» Voyons donc, ces dépenses doivent être comptées aussi», a lancé M. Charest.

«On sait pourquoi les péquistes vont à Rivière-du-Loup, cela va être intéressant de les voir patiner autour de ça... qu'ils ne sont pas là pour la partielle. Du grand spectacle, comme: «Je ferai des référendums, mais peut-être pas.» Le brouillard permanent!» a-t-il conclu.

Pour Stéphane Bédard, leader parlementaire du PQ, «Jean Charest devrait avoir honte, il ment effrontément. Étrangement, il se soucie peu de savoir si son candidat dans Rivière-du-Loup respecte la loi sur le lobbying.» Le PQ va «respecter intégralement» les directives du DGE - des discussions ont déjà eu lieu pour identifier la partie des dépenses de la conférence qui devront être imputées à la campagne de Paul Crête.

«Quand M. Charest dit qu'on ne respecte pas la loi électorale, il ment effrontément. C'est un signe de panique de sa part. C'est aussi un manque de dignité, de respect à la fonction de premier ministre que de lancer de telles accusations», a poursuivi M. Bédard.

Surtout, ajoute-t-il, le même Jean Charest aura contribué au déni le plus flagrant de la loi québécoise sur le financement des activités politiques; il est monté au husting lors du love-in de Montréal à quelques heures du référendum de 1995.

En outre, depuis le déclenchement de la partielle, le gouvernement Charest a «rempli le comté de limousines aux frais des contribuables» en multipliant le nombre de visites ministérielles.