Le ministère québécois des Affaires municipales n'a rien fait pour ramener la Société d'habitation et de développement de Montréal (SHDM) à son statut de société paramunicipale, même s'il savait, depuis l'été 2007, que l'organisme était devenu privé.

Hier, à la période des questions, la ministre Nathalie Normandeau a dû expliquer l'attentisme du Ministère qui, depuis 18 mois, connaissait le changement de statut de la SHDM, une modification à laquelle il s'était opposé.

 

Bien plus, a relevé hier la députée péquiste d'Hochelaga-Maisonneuve, Carole Poirier, en consultant simplement les procès-verbaux du conseil de Montréal, mis en ligne sur l'internet, la ministre Normandeau aurait appris dès mai 2006 que ce changement était prévu, avec l'aval du conseil municipal de Montréal.

Dans la foulée du scandale à la SHDM, qui a poussé le vérificateur de la Ville à demander l'intervention de la police, Québec a dû expliquer son absence de réaction, lors du changement de statut de l'organisme, source des dérapages constatés, selon le vérificateur.

Dans une entrevue à La Presse publiée hier, Mme Normandeau a indiqué qu'elle avait appris «par hasard en juillet 2007» le changement de statut de l'organisme. «Est-ce que c'est par hasard qu'elle n'est pas intervenue dans ce dossier dès ce moment?» a demandé Mme Poirier.

Piquée au vif, Mme Normandeau a répliqué que ces attaques reflétaient fidèlement la perception du gouvernement péquiste à l'endroit des municipalités - Mme Poirier a été pendant des années le bras droit de Louise Harel, ministre des Affaires municipales au moment des fusions.

«Ils avaient une relation de tutelle avec les municipalités, nous avons choisi le partenariat... Tous les Québécois se souviendront du mépris avec lequel le Parti québécois a traité le milieu municipal», a rétorqué la ministre Normandeau, éludant la question.