La ministre des Affaires municipales, Nathalie Normandeau, n'entend pas intervenir pour forcer Frank Zampino à dévoiler les factures des dépenses engendrées lors du voyage qu'il a fait en 2007 sur le bateau de l'homme d'affaires Tony Accurso.

«Pour l'instant, on considère que le maire Gérald Tremblay a les choses en main», a dit hier l'attachée de presse de Mme Normandeau, Louise Quintin. «On ne créera pas une enquête publique sur des allégations, des perceptions et des suspicions», a-t-elle ajouté, affirmant que les factures de voyage sont des documents «personnels».

 

Le maire de Montréal a affirmé hier matin que l'ancien président du comité exécutif de la Ville de Montréal, Frank Zampino, refusait de rendre ces informations publiques et qu'il ne pouvait l'y obliger.

M. Zampino s'était pourtant dit prêt à fournir les factures au maire dans une lettre qu'il lui a fait parvenir il y a deux semaines. La croisière dans les Antilles a eu lieu en janvier 2007, alors que la Ville de Montréal se préparait à signer le plus gros contrat de son histoire avec le consortium GÉNIeau, codirigé par M. Accurso.

La ministre Nathalie Normandeau n'entend pas, elle non plus, forcer la main à Frank Zampino. «S'il fallait qu'on s'implique dans tous les dossiers des municipalités dès le début...» a dit hier Mme Quintin.

Cette dernière assure que la ministre suit le dossier des compteurs d'eau de près et que son cabinet a des discussions quotidiennes avec la mairie pour faire le point sur la situation.

Le chef de l'opposition officielle, Benoit Labonté, estime que Mme Normandeau devrait «s'intéresser davantage» au dossier.

«Le gouvernement du Québec était partie prenante du projet, c'est lui qui devait ultimement approuver le contrat. La ministre doit minimalement s'intéresser au dossier et poser quelques questions très pointues.»

Benoît Labonté estime que le maire devrait obliger son ancien bras droit à fournir les factures. «C'est un aveu de faiblesse de la part du maire, un refus d'assumer ses responsabilités, a dit M. Labonté.

«Ces documents sont certainement d'intérêt public», a conclu M. Labonté, qui estime que ses propositions de créer un commissaire à l'éthique et un code d'éthique sévère sont plus pertinentes que jamais.