Le message inaugural du premier ministre Charest contient «bien du réchauffé», déplore la chef péquiste Pauline Marois. M. Charest a choisi d'utiliser tous les mots à la mode, de parler de décrochage scolaire, d'hydro électricité et de santé sans se contraintre à des objectifs précis, de déplorer Mme Marois.

Avec le discours de mardi, les Québécois, apprennent que «M. Charest nous a dupé, trompé, menti durant la campagne électorale». En 2003, il nous parlait de santé, en décembre c'était l'économie, «on le croira quand on verra des résultats» a-t-elle lancé.

Le premier ministre Charest a répété quelques annonces, mais est resté bien muet sur le CHUM. Il a évité de fixer des objectifs en matière de décrochage scolaire, a évité le drame de la forêt. Il n'a pas fixé la barre non plus quant au nombre de places en service de garde observe-t-elle.

M. Charest veut un gouvernement de collaboration, relève-t-elle, «la première chose à faire c'est d'avoir une commission parlementaire sur la Caisse de dépôt, la première preuve de la collaboration sera la tenue de cette commission avec la présence de la ministre des Finances» d'insister Mme Marois.

Pour Sylvie Roy, l'insistance de M. Charest sur le problème du décrochage scolaire est en fait «un hommage à M. (Mario) Dumont» qui depuis longtemps avait attaché le grelot à cette question.

Comme Pauline Marois elle relève que M. Charest en est à sa quatrième annonce du pavillon des sports pour l'Université Laval. «Il nous a déjà dit que sa priorité était la santé. Voyez dans quel état on se trouve. Il nous dit maintenant que c'est l'emploi... on peut voir des nuages à l'horizon.

Pour Mme Roy, «ce discours n'est pas créateur d'espoir pour les Québécois» qui souvent voient leur emploi ou leur niveau de vie menacé par la crise économique.

La dette va s'aggraver prédit-elle, «on ne tire pas d'eau d'une roche» et il y aura inévitablement plus de dépenses avec des revenus réduits.

Pour Amir Khadir, de Québec Solidaire, le premier ministre Charest a mis la table sur les principes intéressants, mais n'a rien proposé pour les mettre en oeuvre. Il est dangereux pour M. Khadir d'appuyer la croissance économique sur l'exportation. C'est à raison selon lui que les américains refusent de considérer l'hydro électricité comme une énergie propre. Le Plan nord maintes fois évoqué par M. Charest suppose une exploitation à outrance des ressources, en exportant, les Québécois se condamnent à une économie «de porteurs d'eau, de petits pains» critique-t-il.

Pour lui le Québec a davantage besoin de «négawatts» que de «mégawatts», une vaste programme d'isolation domiciliaire et des efforts pour le transports en commun seraient plus salutaire que le harnachement de plus de rivières dans le Nord.