L'imam Hassan Guillet, dont le sermon après l'attentat de Québec a été remarqué partout dans le monde, briguera sans doute l'investiture du Parti libéral du Canada (PLC) dans Saint-Léonard-Saint-Michel, à Montréal, dans l'éventualité d'une élection partielle.

« J'ai été approché, je suis soumis à beaucoup de pression, mais ma décision n'est pas prise à 100 %, disons que je suis en réflexion avancée », précise-t-il en entrevue avec La Presse

Le député libéral de la circonscription, Nicola Di lorio, avait annoncé sa démission en avril pour des raisons familiales, mais il occupe toujours ses fonctions. « Pour l'instant, il est encore député et il n'y a pas d'investiture. Par respect, je ne veux rien annoncer », poursuit M. Guillet. 

D'abord évoqué sur les réseaux sociaux vendredi, l'intérêt du porte-parole du Conseil des imams du Québec pour un mandat politique a suscité de vives réactions. « Je veux que l'État soit laïc, mais pas antireligieux, lance-t-il à ses détracteurs. Les individus, par contre, n'ont pas à être laïcs. »

L'imam Hassan Guillet dit avoir annoncé aux musulmans de Saint-Jean-sur-Richelieu, où il prêche, que son sermon d'hier était peut-être le dernier avant longtemps. « Ce n'est pas l'imam qui se présente, un rôle que j'occupe de manière bénévole et très partielle. C'est l'ingénieur, le polyglotte, l'avocat. » Il prend pour exemple Robert Oliphant. « Son passé de pasteur ne l'a pas empêché d'être député libéral de la circonscription de Don Valley-Ouest [en Ontario]. »

Pourquoi avoir choisi le Parti libéral du Canada ? « Bien sûr, je ne cacherai pas que je suis fédéraliste. Il y a aussi l'ouverture, le multiculturalisme et le respect des autres qui me rejoignent. Je ne pense pas qu'un individu peut être 100 % d'accord avec un parti, mais la politique est l'art du compromis. Je pense que c'est avec le Parti libéral que je peux le mieux servir ma communauté. »

Hassan Guillet, qui parle sept langues, affirme être tout désigné pour « bâtir des ponts » entre les communautés culturelles de la circonscription.