Seuls les néo-démocrates peuvent empêcher les progressistes-conservateurs de Doug Ford de former un gouvernement en Ontario la semaine prochaine, a prévenu vendredi la chef du NPD, Andrea Horwath, dans son appel le plus direct à ce jour aux électeurs libéraux.

S'exprimant lors d'une escale électorale à Toronto, Mme Horwath a déclaré qu'elle s'attendait à une élection serrée jeudi.

Elle a dit que le choix se fera entre elle et M. Ford. Elle a invité «ceux qui ont voté libéral dans le passé» à se «joindre à nous pour arrêter Doug Ford et voter pour le genre de changement dont l'Ontario a besoin.»

Lors des dernières élections, les électeurs opposés aux conservateurs ont eu tendance à se ranger derrière les libéraux.

Cette fois, cependant, il semble que le vote stratégique puisse favoriser Mme Horwath. La chef néo-démocrate tente de séduire les libéraux au moment où les sondages suggèrent que le prochain premier ministre de l'Ontario sera elle ou M. Ford.

Le politologue Myer Siemiatycki, de l'Université Ryerson, a déclaré que les sondages démontrent que transfert au NPD des libéraux a commencé exceptionnellement tôt cette campagne, étant donné le «facteur de peur» des conservateurs qui ont été critiqués pour ne pas avoir expliqué comment ils paieraient pour leurs promesses de campagne.

«Par le passé, les libéraux ont généralement été considérés comme le parti le plus fort, que ce soit au niveau fédéral ou provincial, et on recommandait donc aux partisans du NPD de ne pas gaspiller leur vote, a déclaré M. Siemiatycki. Cela se passe déjà sur le terrain.»

Mme Wynne, qui a elle aussi lancé un dernier appel aux électeurs libéraux et néo-démocrates pour qu'elle soit la voix d'une expérience pragmatique, a également tenté présenter ce vote comme un choix entre elle et les progressistes-conservateurs de M. Ford - même si les sondages suggèrent que les libéraux traînent loin derrière.

Dans une entrevue avec La Presse canadienne cette semaine, Mme Wynne a dit qu'il était trop tôt pour discuter du vote stratégique - ou s'il allait favoriser les néo-démocrates pour la première fois depuis des années.

«Je ne pense pas que nous en soyons encore là, je ne pense pas que nous puissions le dire, a déclaré Wynne. La fonte des appuis de Ford devient tout à fait claire, nous ne saurons pas avant quelques jours exactement où les gens vont aller.»

Le politologue Peter Graefe, de l'Université McMaster, estime que la coalition anti-conservatrice a pris forme beaucoup plus tôt que d'habitude dans la campagne ontarienne.

«Les campagnes libérales et néo-démocrates sont fondées sur cette idée selon laquelle il y aura une première partie à l'élection - qui est une primaire entre les deux et le gagnant ira ensuite se battre contre les conservateurs», a expliqué M. Graefe.

«Ce qui est vraiment remarquable cette fois-ci, c'est qu'environ deux jours après le début de cette campagne, cette décision avait essentiellement été prise - il était tout à fait clair que ce serait le NPD contre les conservateurs.»