Le Parti conservateur emboîtera le pas au président des États-Unis Donald Trump et reconnaîtra Jérusalem comme capitale d'Israël s'il prend le pouvoir aux prochaines élections fédérales prévues en octobre 2019.

Après plusieurs semaines de discussions au sein du caucus, le chef du Parti conservateur Andrew Scheer a tranché en faveur de la reconnaissance en bonne et due forme que Jérusalem est la capitale d'Israël.

Ce faisant, le Parti conservateur se démarque des autres formations politiques sur la scène fédérale, le Parti libéral et le NPD affirmant qu'il importe d'abord et avant tout de favoriser la création de deux États si l'on veut mettre fin au conflit israélo-palestinien.

« Les conservateurs du Canada dirigés par Andrew Scheer vont reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël lorsque nous allons former le gouvernement en 2019 », peut-on lire sur la version anglaise du site web du Parti conservateur.

« Les conservateurs du Canada ont toujours été une voix forte pour Israël et la communauté juive du Canada. Israël est l'un des proches alliés du Canada et un flambeau du pluralisme et des principes démocratiques dans une région turbulente du globe. Les conservateurs vont reconnaître l'évidence, à savoir qu'Israël, comme toutes les autres nations souveraines, a le droit de choisir l'endroit où est située sa capitale. Jérusalem est la capitale d'Israël », peut-on aussi lire.

Ces déclarations ne sont toutefois pas encore affichées dans la version française du site web du Parti conservateur.

Le président des États-Unis Donald Trump a annoncé en décembre dernier que Washington reconnaît maintenant Jérusalem comme capitale d'Israël, une décision qui a par la suite été largement condamnée par l'Assemblée générale des Nations unies. En tout, 128 pays ont appuyé une résolution condamnant cette décision, dont la France et la Grande-Bretagne, tandis que neuf pays ont voté contre.

Le Canada, pour sa part, a décidé d'imiter 34 autres pays et s'est abstenu durant le vote, ne voulant manifestement pas froisser l'administration Trump au moment où les négociations visant à moderniser l'Accord de libre-échange nord-américain se corsent.

Lundi, le porte-parole du Parti conservateur en matière d'affaires étrangères, Erin O'Toole, a fait valoir en mêlée de presse que cela ne nuirait pas aux négociations dans le dossier israélo-palestinien.

Il a ajouté que cette décision reflétait «la réalité actuelle», puisque le Parlement israélien (la Knesset) et la Cour suprême d'Israël ont pignon sur rue à Jérusalem, a-t-il affirmé.

Les députés conservateurs du Québec croisés dans le foyer de la Chambre après la période des questions se sont ralliés à la position conservatrice. L'un d'entre eux, Alupa Clarke, a tenu à préciser que le conflit israélo-palestinien ne l'interpelle guère. «Moi, ce qui se passe avec les Palestiniens et les Israéliens, je m'en fous complètement», a-t-il balancé en mêlée de presse. «Moi, c'est la Constitution, c'est les peuples fondateurs, c'est les Canadiens français», a expliqué M. Clarke.

La porte-parole du Nouveau Parti démocratique en matière d'affaires étrangères, Hélène Laverdière, s'est quant à elle profondément désolée des couleurs que vient d'afficher clairement Andrew Scheer.

La chef du Bloc québécois, Martine Ouellet, a aussi exprimé sa déception. 

- Avec la Presse canadienne