Mélanie Joly assure que le gouvernement a trouvé en Madeleine Meilleur la personne la mieux qualifiée pour occuper le poste de commissaire aux langues officielles.

La ministre responsable des langues officielles a affirmé lundi en point de presse que la future titulaire du poste, dont la nomination doit être entérinée par la Chambre des communes et le Sénat, avait «toute l'expérience et l'impartialité nécessaires».

Elle a insisté sur le fait que Madeleine Meilleur avait été retenue parmi «plusieurs» autres candidatures à l'issue d'un «processus ouvert et fondé sur le mérite» au cours duquel elle «s'est distinguée comme étant la candidate la plus qualifiée».

La nomination de l'ancienne députée et ministre libérale à Queen's Park venait d'être été confirmée par le biais d'un communiqué publié par le bureau du premier ministre Justin Trudeau.

Il s'est dit convaincu que «compte tenu de sa vaste expérience et de son brillant parcours professionnel», Madeleine Meilleur «mettra sa ténacité au service des communautés en situation minoritaire, tant francophones qu'anglophones».

L'arrivée de cette défenseure de longue date des droits linguistiques des Franco-Ontariens, qui avait fuité dans les médias la semaine dernière, a été accueillie avec des accusations de partisanerie.

Les députés de l'opposition ont en effet de nouveau dénoncé, lundi, la désignation de celle qui s'est fait connaître pour son rôle dans la bataille victorieuse contre la fermeture de l'hôpital francophone Montfort, dans les années 1990.

«C'est une nomination partisane, a lâché la chef intérimaire conservatrice Rona Ambrose. C'est troublant quand le premier ministre nomme une (libérale) comme un officier du Parlement. Tous les officiers du Parlement devraient être non partisans.»

Même son de cloche du chef néo-démocrate Thomas Mulcair, qui se demande comment celle qui a une «proximité personnelle avec Justin Trudeau» pourrait «d'une manière crédible» lui demander des comptes pour l'administration de la Loi sur les langues officielles.

De son côté, le chef parlementaire du Bloc québécois, Xavier Barsalou-Duval, a cherché à minimiser les réalisations de l'ancienne députée libérale en remettant notamment en question l'importance réelle de la «victoire» dans le dossier de l'hôpital Montfort.

Madeleine Meilleur a annoncé son retrait de la vie politique en juin dernier après avoir passé 13 années à siéger comme députée d'Ottawa-Vanier pour le gouvernement ontarien.

La libérale a occupé plusieurs postes au sein du gouvernement ontarien, dont celui de ministre déléguée aux Affaires francophones, de ministre de la Sécurité communautaire et des Services correctionnels de même que celui de procureure générale.

Sa nomination a été accueillie favorablement par la présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada, qui s'est néanmoins dite consciente «que des questionnements existent en lien à la carrière politique de Mme Meilleur».

«Nous comptons sur la suite du processus de nomination pour clarifier à la satisfaction de tous et de toutes les étapes suivies par le gouvernement pour en arriver à son choix», a déclaré Sylviane Lanthier par voie de communiqué.

En vertu de la Loi sur les langues officielles, la nomination doit être approuvée par la Chambre des communes et par le Sénat. Le comité sur les langues officielles permanent disposera de 30 jours au préalable pour examiner la candidature et en faire rapport aux députés.

Le mandat du commissaire aux langues officielles précédent, Graham Fraser, s'est terminé le 16 décembre dernier. La commissaire adjointe Ghislaine Saikaley assure l'intérim jusqu'en juin.