Thomas Mulcair accuse Justin Trudeau de faire preuve d'hypocrisie en refusant de prévoir une amnistie pour les Canadiens accusés de possession simple de marijuana, alors que le député de Papineau a lui-même admis qu'il avait déjà fumé, sans être aucunement embêté ensuite par la justice.

Alors que le gouvernement canadien s'apprête à légaliser le cannabis - peut-être d'ici l'été 2018 -, le Nouveau Parti démocratique réclame une amnistie pour ceux qui sont actuellement accusés de possession simple, sans intention de trafic.

En conférence de presse mardi, à Ottawa, M. Mulcair a soutenu que le premier ministre Trudeau, issu d'un milieu aisé, avait été traité différemment de bien d'autres Canadiens moins chanceux que lui et qu'il demeurait insensible à leur sort.

Le chef néo-démocrate dénonce le fait que M. Trudeau, qui a admis avoir fumé de la marijuana alors même qu'il était député, persiste à vouloir traîner en justice les Canadiens qui se sont fait prendre avec quelques grammes de «pot».

En entrevue lundi soir avec le site d'information Vice News, M. Trudeau a raconté le moment où son frère Michel, aujourd'hui décédé, avait été accusé de possession simple de marijuana. Leur père, l'ex-premier ministre Pierre Elliott Trudeau, avait alors fait appel à ses contacts dans la communauté juridique pour que les accusations soient abandonnées.

Justin Trudeau a admis que d'autres Canadiens, notamment les personnes «marginalisées», ont droit à un traitement différent dans le système judiciaire, même si «le Canada devrait être équitable pour tous».

Le ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, a déjà indiqué que son gouvernement n'envisageait pas pour l'instant un «pardon généralisé» pour tous les Canadiens qui ont été reconnus coupables de possession simple.