Le premier ministre Justin Trudeau estime que Donald Trump, une fois confronté à la réalité géopolitique et économique, assouplira ses positions électorales intransigeantes.

Alors qu'il poursuit son premier voyage officiel en Amérique du Sud, M. Trudeau est continuellement bombardé de questions concernant l'arrivée de Donald Trump aux portes de la Maison-Blanche.

D'abord à Cuba, puis en Argentine, la réponse de Justin Trudeau à ces interrogations sur le président désigné américain s'est toujours voulue rassurante.

Les candidats disent bien des choses en campagne électorale, a rappelé le premier ministre lors d'une séance de questions-réponses avec des gens d'affaires, à Buenos Aires.

Il a souligné que si Donald Trump semble déterminé à replier les États-Unis sur eux-mêmes, il n'aura d'autre choix que de tendre la main à la communauté internationale pour assurer une certaine croissance économique.

M. Trudeau a par ailleurs cherché à apaiser les inquiétudes concernant l'avenir de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA), que le républicain avait promis de renégocier ou de carrément abandonner.

«Le président désigné des États-Unis a assurément été à l'écoute et tiré profit de l'angoisse et de la colère que les gens ressentent face à la stagnation de l'économie, a-t-il lancé. Mais je suis aussi convaincu que si on cherche sérieusement à relancer la croissance pour la classe moyenne qui connaît des difficultés, on doit le faire avec des ententes commerciales progressives et responsables.»

Le bois d'oeuvre et l'étiquetage du pays d'origine sont deux enjeux que Donald Trump entend inclure lors d'un éventuel retour à la table de négociations, selon une note obtenue par le réseau CNN.

Justin Trudeau a exposé que l'ALÉNA a été modifié à une dizaine de reprises lors des vingt dernières années et que les autorités canadiennes se montrent toujours ouvertes à renforcer ce traité.

Il s'est engagé à travailler de manière constructive avec le 45e président des États-Unis et à surmonter certaines sources de dissension.

L'ombre de Donald Trump a plané sur les deux premières escales de M. Trudeau cette semaine, et elle s'étendra sans doute jusqu'au Pérou, où il doit atterrir vendredi à l'occasion du sommet de coopération économique Asie-Pacifique (APEC).