La ministre de la Santé, Jane Philpott, a fait son mea culpea de vive voix dimanche pour les frais de limousime de quelque 3700 $ qu'elle a refilés aux contribuables pour ses déplacements dans la région de Toronto.

Rencontrant les médias pour la première fois depuis que cette controverse a éclaté la semaine dernière, Mme Philpott, l'air contrit, a présenté ses excuses aux Canadiens et a indiqué avoir personnellement déjà remboursé cette somme au Conseil du Trésor.

« Je me présente devant vous pour vous dire que je m'excuse pour ce tout ce qui s'est passé. Il y a eu l'utilisation des services de transport dans le cadre de mes fonctions ministérielles et les coûts étaient trop élevés et inappropriés. Je m'excuse pour cela. Je reconnais que ces coûts étaient trop élevés et j'ai pris la décision de personnellement rembourser ces frais. Nous reconnaissons que nous devons avoir de meilleures politiques au sein de mon bureau et nous avons pris les mesures nécessaires pour s'assurer que cela ne se reproduise pas », a affirmé Mme Philpott.

La ministre de la Santé a indiqué avoir discuté de cette affaires avec les proches collaborateurs du premier ministre Justin Trudeau et qu'il avait été convenu que cette situation était inacceptable.

Mme Philpott a tenu ces propos avant le début de la retraite de deux jours des ministres du cabinet de M. Trudeau à l'Univerisité Laurentienne, à Sudbury, afin de préparer la rentrée parlementaire de la mi-septembre.

La ministre s'est retrouvée sur la sellette la semaine dernière après qu'il a été révélé qu'elle avait eu recours à un service de transport de l'entreprise Executive Sedan Livery Service Inc., qui appartient à un partisan libéral qui avait été bénévole dans le cadre de la campagne électorale de Mme Philpott. L'entreprise avait notamment facturé 1700 $ pour une seule journée de déplacements dans la région de Toronto le 31 mars. Une autre facture de près de 2000 $ a été payée pour des déplacements dans entre Toronto et Niagara Falls alors que la ministre devait prendre la parole devant les membres de l'Assemblée de Premières nations le 12 juillet.

Devant les journalistes, Mme Philpott a dit espérer que les Canadiens ne passeront pas un jugement sur l'ensemble du travail du gouvernement Trudeau à la suite de cette controverse. « Évidemment, je dois gagner et conserver la confiance des Canadiens. Mais je veux m'assurer qu'on comprenne bien que cette erreur qui s'est produite n'est pas arrivée parce que je voulais me comporter d'une manière indigne ou faire quelque chose de pas correct. C'était une erreur et je reconnais que les politiques et les mesures n'étaient pas en vigueur au bureau », a-t-elle dit.

Mais pour le député conservateur Pierre Paul-Hus, le mea culpa de la ministre Philpott ne clos pas le dossier puisqu'elle pourrait avoir induit le Parlement en erreur lorsqu'elle a déclaré par écrit à une question d'un député conservateur n'avoir jamais eu recours à des services de limousime.

« La question était simple: oui ou non. Cependant, la ministre a décidé de mentir aux Canadiens et elle pourrait faire face aux conséquences de cet outrage au Parlement. La ministre savait qui était le propriétaire de l'entreprise quand elle a approuvé cette dépense où c'était clairement indiqué que c'était un service de limousine», a affirmé M. Paul-Hus.

La Fédération canadienne des contribuables a pour sa part exprimé sa satisfaction de voir que la ministre ait choisi de rembourser les contribuables.

« C'est une bonne chose que la ministre ait reconnu ses torts et remboursé les contribuables. En même temps, si ce gouvernement respectait réellement les contribuables, il n'engendrait pas un déficit de 30 milliards de dollars par année, augmentant ainsi le fardeau de la dette sur les générations futures», a indiqué Carl Vallée, directeur de la FCC pour le Québec. 

Avant de rencontrer l'ensemble de ses ministres, le premier ministre Justin Trudeau a indiqué que la retraite du cabinet permettra de faire le point sur les relations fédérales-provinciales, les relations entre le Canada et les Etats-Unis et les relations entre le gouvernement fédéral et les Premières nations.

« C'est une occasion pour nous, en tant que cabinet et gouvernement, de travailler ensemble pour préparer ce qui va être un automne bien chargé. (...) C'est certain que ce dont on va parler énormément aujourd'hui, vont être les relations avec les Etats-Unis, les provinces, avec les Premières nations et les peuples autochtones », a dit M. Trudeau.

L'ambassadeur du Canada à Washington, David MacNaughton, doit faire une présentation devant le comité dimanche sur la situation politique aux Etats-Unis et ce que cela veut dire pour l'avenir des relations canado-américaines.