La ministre fédérale de la Condition féminine, Patricia Hajdu, affirme qu'elle n'hésite pas à ignorer les commentaires agressifs ou offensants qui lui sont adressés sur les médias sociaux.

En entrevue, Mme Hadju explique qu'à ses yeux, elle n'est pas obligée de lire ce genre de message et peut utiliser tous les mécanismes à sa disposition pour bannir la violence de son existence.

Elle reconnaît que ce savoir et ce pouvoir sont le fruit de plusieurs années d'expérience et de réflexion à ce sujet, et qu'un tel pouvoir peut être difficile à acquérir pour certaines femmes, filles et transgenres.

C'est l'une des raisons pour lesquelles la ministre s'est dite intéressée à en apprendre davantage sur ce que le gouvernement fédéral peut faire à propos de la cyberviolence, dont le harcèlement en ligne, alors qu'elle se prépare à entamer une série de consultations concernant ce que devrait comprendre la stratégie d'Ottawa pour lutter contre la violence basée sur le genre.

Lundi, Patricia Hajdu rencontrera pour la première fois les membres, dont certains sont des hommes, du conseil consultatif qu'elle a mis sur pied afin d'aider Condition féminine Canada à développer cette stratégie, qui constitue un élément clé du mandat du premier ministre Justin Trudeau.

Elle a révélé vouloir adopter une approche globale qui ira au-delà de la violence physique et sexuelle envers les femmes afin de se pencher sur les autres formes que peut prendre l'intimidation fondée sur le genre, dont la perte de contrôle des finances personnelles ainsi que l'isolement par rapport aux proches et amis.

Mme Hajdu croit aussi que cette stratégie pourrait soutenir les efforts de la ministre de la Justice, Jody Wilson-Raybould, pour passer en revue la législation concernant la violence conjugale et les libérations conditionnelles.

La ministre a indiqué que certaines lois avaient été dénoncées par des groupes de la société civile comme rendant plus compliqué ou plus dangereux pour les femmes de rapporter la violence dont elles sont victimes.

Le cahier de transition préparé pour Patricia Hajdu au moment de son arrivée à Condition féminine Canada note que l'attention portée aux agressions sexuelles et au harcèlement au sein de l'armée, sur les campus universitaires et en ligne, de même qu'au problème des femmes autochtones assassinées ou disparues, souligne l'importance pour le fédéral d'en faire davantage pour remédier à la violence basée sur le genre.

Les organismes qui ont réclamé un plan national impliquant les provinces et les territoires devront toutefois attendre étant donné que, selon Mme Hadju, Ottawa devra d'abord mettre de l'ordre dans ses propres affaires.