Justin Trudeau affirme avoir été encouragé par les engagements pris au Japon par ses homologues du groupe des sept pays les plus industrialisés (G7) à propos de l'économie mondiale et des rançons payées aux terroristes qui prennent des otages.

L'engagement commun quant à la cessation de tout paiement de rançon ressemble toutefois beaucoup à celui qui avait déjà été pris en 2013 et que plusieurs pays du G7 n'ont pas respecté, ont fait remarquer des experts. En matière de stimulation économique, les leaders du G7 n'ont rien promis de plus que de poursuivre chacun de leur côté leurs stratégies respectives.

M. Trudeau avait pressé ses homologues les plus prudents à investir davantage dans la croissance économique alors qu'il se préparait à assister au sommet, qui s'est déroulé à Shima, au Japon.

Lors d'une conférence de presse tenue vendredi en clôture de l'événement, le premier ministre du Canada a affirmé que les participants comprenaient que les politiques fiscales et monétaires, de même que les réformes structurelles, étaient importantes pour stimuler la croissance économique mondiale.

« Nous sommes d'accord sur le fait que nous devons lancer une série de mesures pour relever les défis posés par une croissance globale au ralenti », a-t-il dit.

Chaque pays empruntera néanmoins la voie de son choix, a ajouté M. Trudeau. « L'approche concertée est d'utiliser les leviers de chacune de nos économies respectives au maximum afin de stimuler la croissance », a-t-il expliqué.

Une déclaration commune de 32 pages du G7 promet une lutte au protectionnisme et affirme qu'une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne serait une grave entrave à la croissance économique, deux positions que le premier ministre a publiquement défendues au cours des derniers jours.

Le document traite aussi de la crise des réfugiés, de santé, de climat, de sécurité et de terrorisme. La réitération de l'engagement des pays du G7 à ne pas payer de rançons pour faire libérer leurs citoyens pris en otages figure aussi dans l'entente. Celui-ci ne semble toutefois pas aller beaucoup plus loin qu'il y a trois ans.

« Ça ne ressemble pas à une prise de position ferme, non?, a déclaré David Welch, membre du Centre pour l'innovation dans la gouvernance internationale et titulaire de la chaire en sécurité globale de l'école d'études internationales Balsillie. L'initiative est venue du Canada, c'est ce qui est clair. Ce sera intéressant de voir si les Européens, en particulier, tiendront parole. L'Europe a une longue tradition de payer des rançons pour résoudre des prises d'otages ».

Justin Trudeau s'est dit satisfait de la déclaration commune. Le Canada a pour sa part paru ferme sur ce point.

Le mois dernier, John Ridsdel, un Canadien détenu depuis plusieurs mois par les militants d'Abou Sayyaf aux Philippines, avait été décapité. Les djihadistes avaient réclamé une rançon en échange de sa remise en liberté.

Un autre Canadien, Robert Hall, a lui aussi été kidnappé aux Philippines par le même groupe et sa vie est menacée.