Le ministre des Affaires étrangères Stéphane Dion a une fois de plus défendu la décision des libéraux de respecter un contrat militaire conclu entre le Canada et l'Arabie saoudite sous l'ancien gouvernement conservateur, après qu'il eut été révélé qu'il avait lui-même approuvé l'exportation des véhicules.

M. Dion a récemment autorisé les licences d'exportation pour 11 des 15 milliards du contrat entre les Saoudiens et une entreprise ontarienne. Des responsables gouvernementaux croient que l'Arabie saoudite n'utilisera pas ces véhicules blindés légers contre sa propre population, mais plutôt pour défendre les intérêts de sécurité communs des deux pays.

Le ministre Dion a rappelé en point de presse, mercredi, que ces licences avaient été accordées après un «processus strict», qui visait notamment à vérifier si le matériel est «utilisé pour violer les droits de la personne». Jusqu'à présent, les véhicules de ce type n'ont pas été utilisés à ces fins ni pour mener des opérations incompatibles avec les intérêts stratégiques du Canada dans la région, a assuré M. Dion.

Il a toutefois précisé qu'il n'hésiterait pas à suspendre ou révoquer les licences si de nouvelles informations lui indiquent le contraire.

Stéphane Dion a réitéré que le gouvernement libéral se devait d'honorer le contrat conclu sous les conservateurs de Stephen Harper «pour ne pas miner la crédibilité de la signature du Canada».

Il a affirmé que la résiliation du contrat équivaudrait à «abandonner les efforts» pour promouvoir les droits de la personne en Arabie saoudite, ajoutant que cette décision entraînerait également des milliers de pertes d'emploi en Ontario.

Le bureau du ministre Dion a transmis à La Presse Canadienne, mardi, des documents confirmant qu'il avait approuvé la vente de véhicules blindés légers.

Ce rapport rédigé par des responsables gouvernementaux fait état de la mission militaire en cours contre le groupe État islamique, dans le cadre de laquelle l'Arabie saoudite est un allié du Canada, des États-Unis et d'une coalition de plusieurs dizaines de pays.

Les analyses contenues dans ces documents - estampillés «secret» - soulignent aussi le piètre dossier de l'Arabie saoudite en matière de droits de la personne, mais concluent à l'absence de lien concret entre ce bilan et les véhicules blindés légers fabriqués en Ontario.

Les partis de l'opposition avaient demandé à ce que ces documents soient rendus publics - ce que les libéraux feront, a appris La Presse Canadienne.