Maintenant que les règles du jeu sont connues, les candidats potentiels à la direction du Parti conservateur sont en mesure de décider de manière informée s'ils seront sur les blocs de départ.

La formation politique a précisé dans un document rendu public mardi en fin de journée que le plafond des dépenses serait de 5 millions pour cette campagne.

Cette limite est nettement plus élevée que celle fixée par les libéraux en 2013, qui était de 950 000 $, et de loin supérieure à celle des néo-démocrates, qui l'avaient établie à 500 000 $ en 2012.

Le plafond est «raisonnable» étant donné la superficie du pays, a affirmé mercredi le député conservateur Gérard Deltell, qui n'est pas tenté par l'aventure.

«C'est beaucoup», a pour sa part concédé son collègue Tony Clement, qui songe à se lancer dans la course. Mais est-ce trop? C'est «difficile à dire» à l'heure actuelle, s'est-il contenté de répondre.

Sur le plan du financement, les règles précisent aussi que chaque candidat devra s'acquitter de frais d'inscription de 50 000 $, puis verser un montant équivalent en dépôt de conformité.

Il s'agit d'une somme non négligeable, a reconnu Lisa Raitt, l'une des candidates pressenties pour succéder au chef démissionnaire Stephen Harper.

Mais chose certaine, maintenant que les paramètres ont été établis, les personnes intéressées sont mieux placées pour prendre une décision, a fait remarquer la députée ontarienne.

Le Comité organisateur de l'élection du chef a par ailleurs tranché sur une question qui divise les conservateurs de l'est et l'ouest du pays: celle de la représentation régionale.

Il a donc été décidé que chacune des circonscriptions aurait le même poids. Chacune vaudra 100 points, et les candidats recevront un nombre de points en fonction du pourcentage de votes en leur faveur dans chaque circonscription électorale.

Pour le député québécois Alain Rayes, il s'agit d'une bonne nouvelle.

Car des Maritimes aux Rocheuses, «tout le monde aura la même voix pour choisir le meilleur chef dans un an et quelques mois», a-t-il plaidé.

«Le fait que toutes les circonscriptions du Canada vont avoir le même poids lors du vote, pour moi, était essentiel, et là-dessus, je suis très content», a-t-il affirmé en mêlée de presse.

Parmi les députés qui pourraient se lancer dans la course figurent Maxime Bernier, Kellie Leitch et l'homme d'affaires Kevin O'Leary.

Ce dernier est unilingue anglophone, à l'instar des députées et anciennes ministres Raitt et Leitch.

Revient donc sur le tapis la question du bilinguisme, qui avait été soulevée lors du choix d'un chef intérimaire, l'automne dernier.

Pour le chef adjoint intérimaire de la formation politique, Denis Lebel, ce critère est non négociable.

«C'est pour moi essentiel. C'est quelque chose qui est absolument clair pour moi: ça prend absolument quelqu'un de bilingue», a-t-il insisté.

Le prochain chef du Parti conservateur sera élu le 27 mai 2017. La date limite pour déposer sa candidature est le 24 février 2017.