La possible imposition d'une ligne de parti sur le projet de loi entourant l'aide médicale à mourir ne fait pas l'unanimité chez les libéraux, un député de longue date remettant en question l'argument mis de l'avant par plusieurs de ses collègues pour justifier la consigne.

Le whip du gouvernement, Andrew Leslie, a de nouveau plaidé mercredi que ce vote concernait un enjeu touchant la Charte canadienne des droits et libertés. Le même argument a été avancé la semaine passée par le leader du gouvernement en chambre, Dominic LeBlanc.

La plateforme électorale du Parti libéral du Canada (PLC) prévoit que les votes libres des membres du caucus seront «la norme», sauf sur les questions touchant les «valeurs communes et les protections garanties par la Charte».

Mais pour le député John McKay, l'argument de la Charte ne tient pas la route, la Cour suprême du Canada ayant déjà statué sur cette question en rendant son jugement dans l'arrêt Carter, il y a maintenant plus d'un an.

«La question de la Charte est réglée. Maintenant, on parle vraiment du "comment". En le "comment", par définition, respectera la Charte», a-t-il exposé en entrevue, mercredi matin.

Le député libéral, qui a déjà exprimé publiquement des réserves face à l'aide médicale à mourir, a ajouté qu'il aimerait bien mieux comprendre «la logique» derrière la position défendue par MM. Leslie et LeBlanc.

Le Parti conservateur, le Nouveau Parti démocratique (NPD) et le Bloc québécois n'imposeront pas de ligne de parti pour le projet de loi qui sera soumis au Parlement.

«Nous n'avons pas la même position. Je crois que notre chef (Thomas Mulcair) a dit clairement que cet enjeu ne devrait pas être soumis à la ligne de parti», a fait valoir l'élu néo-démocrate Murray Rankin, qui siège au comité mixte spécial sur l'aide médicale à mourir.

Selon lui, les députés devraient pouvoir «refléter les opinions très variées qu'ont les Canadiens sur cet enjeu» en votant librement.