L'ancienne ministre des Travaux publics Diane Finley s'impose de plus en plus comme la candidate du compromis pour devenir chef intérimaire du Parti conservateur, qui est retourné sur les banquettes de l'opposition officielle à la suite des élections du 19 octobre après près de 10 ans de pouvoir.

En tout, huit candidats sont en lice pour assurer la direction du Parti conservateur jusqu'à ce que les militants du parti aient eu l'occasion de choisir un nouveau chef pour succéder à Stephen Harper - ce qui pourrait prendre jusqu'à deux ans, selon des informations qui ont circulé au cours des derniers jours. Le caucus conservateur se prononcera par vote secret jeudi à Ottawa.

Outre Mme Finley, les anciens ministres Rob Nicholson (Affaires étrangères), Erin O'Toole (Anciens Combattants), Rona Ambrose (Santé), Candice Bergen (ministre d'État au Développement social), Denis Lebel (Affaires intergouvernementales) et Michelle Rempel (ministre d'État responsable de la Diversification de l'économie de l'Ouest) ont manifesté leur intérêt pour l'intérim, tout comme le député d'Edmonton Mike Lake.

En fin de semaine, Denis Lebel et Michelle Rempel ont proposé à leurs collègues de partager la direction du parti dans une alliance qui assurerait une bonne représentation des deux solitudes du pays et un mélange de sagesse et de jeunesse.

Cette proposition aurait reçu un accueil plutôt mitigé de la part des députés conservateurs jusqu'ici, selon des informations obtenues par La Presse. Toutefois, la majorité des députés conservateurs du Québec ont l'intention d'appuyer la candidature de Denis Lebel en raison du travail « colossal » qu'il a fait dans la province, la seule région où les conservateurs ont fait des gains au dernier scrutin.

Quant aux candidatures de Rona Ambrose et de Mike Lake, elles semblent avoir peu d'appuis étant donné que ces deux députés viennent de l'Alberta - tout comme Stephen Harper. M. Nicholson et Mme Bergen ont pour leur part un sérieux handicap : ils sont unilingues anglophones. Quant à Erin O'Toole, on juge qu'il manque d'expérience puisqu'il a fait son entrée à la Chambre des communes en novembre 2012 seulement à la faveur d'une élection partielle dans la circonscription ontarienne de Durham.

TRANSITION

Âgée de 58 ans, bilingue, et conjointe de l'ancien stratège conservateur et sénateur Doug Finley, mort d'un cancer en 2013, Mme Finley pourrait donc assurer une transition en douceur entre le pouvoir et l'opposition, estiment plusieurs sources conservatrices interrogées par La Presse hier.

« Si j'avais à miser sur une candidature aujourd'hui, ce serait Diane Finley. Elle est en mesure de faire la transition de manière compétente et d'une manière qui pourrait assurer l'harmonie des troupes », a confié une source conservatrice de l'Ontario.

On fait aussi valoir que Mme Diane Finley connaît les rouages de l'opposition officielle, ayant été élue pour la première fois en 2004 alors que les libéraux de Paul Martin étaient minoritaires aux Communes.

La fonction de chef de l'opposition officielle s'accompagne d'avantages non négligeables, dont une voiture de fonction avec chauffeur, les clés de la résidence officielle de Stornoway et une augmentation de salaire de 80 100 $.