Le ministre canadien des Affaires étrangères, John Baird, a applaudi la réouverture des relations diplomatiques entre Cuba et les États-Unis, samedi à Boston.

Le ministre canadien a qualifié la situation de «véritable changement historique dans la politique américaine en ce qui concerne Cuba».

«Notre pays estime que plus les Américains, les valeurs américaines et le capitalisme américain vont être présents à Cuba, plus le peuple de Cuba sera libre», a-t-il déclaré.

M. Baird a ajouté que «non seulement il était temps», mais que c'était «le moment idéal» pour ce que ce rapprochement se produit. Selon plusieurs sources, cette remarque réfère à une série de dossiers d'actualité. L'un est économique, avec la chute du prix du pétrole et ses impacts sur le principal partenaire de Cuba, le Venezuela. Un autre est diplomatique, avec le fait que plusieurs pays aient menacé de boycotter le prochain sommet des Amériques si Cuba continuait d'en être exclu.

Le ministre a aussi déclaré samedi que le Canada appuie fermement la nouvelle entente américano-cubaine. Le gouvernement canadien a d'ailleurs joué un rôle dans le dégel historique des relations entre les deux pays en étant l'hôte d'une série de séances de négociation entre l'administration Obama et le gouvernement Castro.

Le processus était un secret si bien gardé à Ottawa que l'annonce du rapprochement a pris certains hauts fonctionnaires fédéraux au dépourvu. Le 17 décembre, le président Barack Obama a annoncé la nouvelle en remerciant le Canada et le pape François pour leur rôle de facilitateurs dans le dossier. Le premier ministre Stephen Harper a par la suite reconnu le rôle du Canada et donné son appui à la réorientation politique américaine.

Le ministre Baird a tenu ces propos en marge d'une rencontre des ministères des Affaires étrangères nord-américains à la résidence bostonienne du secrétaire d'État des États-Unis, John Kerry.

Toujours en attente d'une décision sur Keystone XL

Questionné sur le dossier de l'oléoduc Keystone XL, John Kerry a déclaré samedi que plusieurs départements fédéraux américains avaient jusqu'à lundi pour produire leurs réflexions sur la question. Après en avoir pris connaissance, M. Kerry devra faire une recommandation à Barack Obama. C'est lui qui décidera s'il permet ou non à l'oléoduc de traverser la frontière canado-américaine en Alberta.

«Le président prendra une décision à un moment donné», s'est contenté de dire John Kerry, sans donner de date précise. Il a seulement réaffirmé son intention de compléter toutes les étapes du processus réglementaire habituel. Certaines auraient pu être contournées par projet de loi récemment adopté par le Congrès, mais auquel le président Obama a l'intention d'opposer son veto.